Résumé

L’élevage constitue non seulement l’une des principales activités socio-économiques des populations ouest-africaines, mais également une source substantielle de revenus et de nutrition pour les communautés rurales pauvres. Cette activité est fortement menacée ces dernières années par la dégradation des conditions climatiques qui affecte négativement les capacités productives des pâturages naturels et les pratiques de mobilité pastorale. Cette étude analyse la littérature disponible sur les impacts des changements climatiques sur les parcours naturels, les pratiques de mobilité pastorale, la contribution de l’élevage au réchauffement climatique, la perception des éleveurs et les mesures adaptatives et d’atténuation des effets néfastes des dérèglements climatiques en Afrique de l’Ouest. Les changements climatiques impactent la productivité des parcours naturels et les pratiques de mobilité pastorale à travers la baisse qualitative et quantitative des ressources fourragères, la dégradation des espèces les plus appétées, la prolifération des espèces envahissantes, l’assèchement des points et plans d’eau, la modification des pratiques de mobilité, la dégradation des relations entre agriculteurs et éleveurs et la baisse de la productivité des animaux. En effet, la pluviométrie ayant une relation forte avec la disponibilité des ressources herbacées, toute diminution de la quantité d’eau précipitée entraîne une baisse de la productivité des pâturages naturels. Ainsi, la baisse de la pluviosité remet en cause la durabilité des ressources pastorales avec des conséquences négatives sur l’alimentation, l’abreuvement et la productivité du cheptel. Dans le même temps, le secteur de l’élevage contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement climatique. Pour une production animale durable, il est nécessaire de développer une politique ambitieuse de renforcement des capacités adaptatives et d’atténuation de l’élevage au changement climatique.


Mots clés : changement climatique, productivité, parcours naturels, mobilité pastorale, Afrique de l’ouest

Introduction

L’élevage joue un rôle essentiel dans l’économie des pays ouest-africains avec une contribution moyenne annuelle au Produit Intérieur Brut (PIB) agricole de 44% (Kamuanga et al., 2008). Avec un cheptel de plus de 80.003.237 têtes de bovins, 177.937.271 têtes de caprins, 122.799.566 têtes d’ovins et 656.995.000 têtes de volailles, les pays ouest-africains s’illustrent comme une région d’élevage par excellence (FAOSTAT, 2019). L’élevage est un sous-secteur important et en développement qui constitue une source substantielle de revenus et de nutrition pour les communautés rurales pauvres dans la plupart des pays en développement (FAO, 2001). Ainsi, l’élevage revêt une importance capitale qui dépasse amplement sa valeur économique, car il reste un élément constitutif important du capital, de l’épargne et d’une source de protéines (viande, lait). L’élevage constitue l’une des principales activités économiques dont sont dépendantes les communautés rurales les plus pauvres en tant que source d’aliments et de revenus (Kamuanga et al., 2008). Il constitue également la principale assurance contre les nombreux risques pour des millions de populations rurales pauvres dont les moyens d’existence s’appuient sur l’agriculture pluviale. En dépit de son importance reconnue, l’élevage en général et des bovins en particulier est aujourd’hui menacé par les changements climatiques (Kate et al., 2015 ; Abdou et al., 2020), à cause de sa grande dépendance des ressources à forte sensibilité climatique telles que les ressources hydriques et végétales (Djohy et Sounon Bouko, 2021), dont la disponibilité est fonction du climat. L’effet du climat est manifeste ces dernières années sur les parcours naturels avec une baisse considérable de la biomasse dont dépend l’offre fourragère (Djenontin et al., 2009). L’élevage qui repose sur l’exploitation des jachères, des savanes et des forêts dans les milieux soudano-sahéliens (Ickowicz et Mbaye, 2001), est de plus en plus menacé par les nouvelles conditions climatiques, car le contexte climatique actuel entraîne le risque de perte d’écosystèmes terrestres, de leur biodiversité, des biens et des fonctions et services éco-systémiques qu’ils apportent aux moyens de subsistance (GIEC, 2014). L’augmentation des teneurs en dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère constituent les principales causes du changement climatique (GIEC, 2013). Le secteur de l’élevage joue un rôle important dans le réchauffement climatique, car il est responsable de 14,5% à 18% des émissions totales de gaz à effet de serre d’origine humaine (Steinfeld et al., 2009 ; Gerber et al., 2014 ; I4CE, 2019). La dégradation des conditions climatiques ces dernières années affecte la productivité des pâturages naturels, la pérennité des cours et plans d’eau et la productivité du cheptel (Kamuanga et al., 2008). Différentes études ont été réalisées dans les pays d’Afrique de l’Ouest sur les impacts du changement climatique sur la productivité des parcours naturels, les pratiques de mobilité pastorale, les perceptions des éleveurs et des agro-éleveurs du changement climatique ainsi que les mesures adaptatives au changement climatique (Charbonneau, 2009 ; Djenontin, 2009 ; Djenontin 2010 ; Garde et al., 2014 ; Boni et al., 2019 ; Abdou et al., 2020 ; Djohy et Sounon Bouko, 2021). Les multiples résultats issus de ces différents travaux de recherche méritent d’être connus dans le but ultime de leur prise en compte dans l’élaboration des politiques de développement durable visant à renforcer les mesures adaptatives et d’atténuation aux changements climatiques. Le présent article est consacré à une synthèse bibliographique des études qui ont abordé les impacts des changements climatiques sur la productivité des parcours naturels et les pratiques de mobilité pastorale.

Méthodologie

Ce point des connaissances est consacré à la synthèse bibliographique des études scientifiques liées aux changements climatiques et à l’élevage pastoral en Afrique de l’Ouest. Il a permis de disposer d’informations scientifiques fiables et suffisantes sur les questions de changement climatique et d’élevage de bovin en Afrique de l’Ouest. Pour y parvenir, des articles scientifiques, des thèses, des rapports d’études et des fiches techniques ont été mobilisés par contact direct avec les auteurs et par internet. Les principales sources d’informations scientifiques sur internet étudiées étaient : https://hal.archives-ouvertes.fr/; http://www.theses.fr/; https://scholar.google.com/; https://worldwidescience.org/; https://www.scilit.net/; https://1findr.1science.com/home/; http://www.slire.net/; https://www.scopus.com/; https://www.researchgate.net/ et https://www.doaj.org/. Les documents scientifiques téléchargés et consultés en ligne ont été obtenus suivant la combinaison des mots-clés : changement climatique, variabilité climatique, impacts, élevage bovin, éleveurs, agro-éleveurs, perceptions, adaptation, atténuation, productivité, parcours naturels, mobilité pastorale, Afrique de l’Ouest. Ces différents mots-clés utilisés en français et en anglais ont permis d’obtenir le maximum de documents scientifiques sur le sujet. Un total de cent dix-huit (118) documents ont été mobilisés.

Résultats

Changements et variabilités climatiques en Afrique de l’Ouest

Les changements climatiques sont une réalité à l’échelle de la planète et occupent une place de choix dans les préoccupations majeures du siècle (IPCC, 2007a, Boko et al., 2012). Ils constituent une altération significative de l’état du climat sur une longue période, et sont dus à des facteurs internes naturels et à des changements anthropiques (GIEC, 2014). Ils constituent depuis quelques temps l’une des préoccupations majeures des scientifiques du monde en général et de l’Afrique de l’Ouest en particulier, en raison de leurs conséquences immédiates et durables sur l’homme et le milieu naturel (Kouassi et al., 2010). Ils se manifestent généralement par la modification des cumuls de hauteurs pluviométriques, la tendance au raccourcissement de la saison des pluies, le retard dans l’installation de la saison des pluies, l’arrêt précoce de la saison des pluies, la tendance à la hausse des températures et la sécheresse généralisée (Kouassi et al., 2010 ; Boko et al., 2012 ; Badjana et al., 2014 ; Bodian, 2014 ; Sambou et al., 2018). De plus, les projections des modèles climatiques prévoient des irrégularités plus accentuées des précipitations et une hausse généralisée des températures (Boko et al., 2012, GIEC, 2014).

En Afrique de l’Ouest, les précipitations et la température représentent les paramètres les plus importants du climat tant pour les hommes, les ressources naturelles que pour les écosystèmes (Kouassi et al., 2010 ; Boko et al., 2012). Pour Barrat (2012) la région ouest-africaine a connu durant les cinq dernières décennies une forte diminution des précipitations avec une rupture nette dans les années 1968-1972. Cette diminution des eaux précipitées est plus accentuée dans la zone du Sahel avec des épisodes de forts déficits en 1972-73, 1982-1984 et 1997. La baisse de la pluviométrie moyenne annuelle avant et après les années 1970 dans la région ouest-africaine varie entre 15% et 30% selon les pays (Niasse et al., 2004). Cette tendance baissière des précipitations en Afrique de l’Ouest, s’est traduite par un glissement des isohyètes de 200 km vers les zones du Sud et un processus historique d’aridification du climat dans la région ouest-africaine et principalement au Sahel. De plus, les températures ont connu en Afrique de l’Ouest et au Sahel une augmentation de 0,2 à 0,8°C depuis la fin des années 1970 (Barrat, 2012). Les modifications de ces paramètres climatiques influencent fortement la disponibilité des ressources hydriques et fourragères (Djenontin, 2010 ; Boko et al., 2012 ; Abdou et al., 2020), car la disponibilité des ressources en eau est tributaire des précipitations qui sont devenues très irrégulières et limitées du fait des dérèglements climatiques (Ardoin-Bardin et al., 2005). Ces modifications climatiques impliquent également une accélération de la dégradation des parcours et des terres productives. Elles influencent directement et indirectement l’élevage à travers la réduction des ressources fourragères et hydriques.

Les simulations effectuées avec les modèles climatiques en Afrique de l’Ouest prévoient des irrégularités plus accentuées des précipitations et une tendance haussière des températures. Mais les précipitations constituent la variable climatique la plus difficile à prévoir, surtout dans la région ouest-africaine, marquée par de très fortes variabilités intra et interannuelle (Noblet et al., 2018). Les simulations multi-modèles effectuées indiquent en moyenne une baisse des précipitations dans l’ordre de 5 à 20% sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2050 (Paeth et al., 2011). Par contre, pour Niasse et al. (2004), la plupart des scénarios de changement climatique prévoient une baisse pluviométrique dans l’ordre de 0,5 à 40% avec une moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025. De plus, plusieurs autres modèles climatiques régionaux (MCR), indiquent une tendance générale à la baisse des précipitations dans la région ouest-africaine (Diallo et al., 2012). Ces changements pluviométriques pourront se traduire par une tendance haussière de la durée des poches de sécheresse pouvant atteindre 25% en zone sahélienne et 47% en zone soudanienne à l’horizon 2050 (Karambiri et al., 2011). Les projections d’une augmentation de l’aridité dans plusieurs régions tropicales arides et semi-arides en Afrique en général et en Afrique de l’Ouest en particulier semblent être fondées quel que soit le modèle (Bates et al., 2008). Dans le même temps, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat évite de tiré une conclusion sur les projections pluviométriques en Afrique de l’Ouest, du fait de la grande divergence des modèles climatiques et des incertitudes élevées sur les différents résultats des projections pluviométriques (IPCC, 2007a). Par contre, la plupart des simulations effectuées avec les différents modèles climatiques s’accordent sur la tendance haussière des températures, tant au niveau mondial, continental qu’au niveau régional (Barrat, 2012). Les modèles climatiques prévoient une hausse des températures dans l’ordre de 2 à 6°C à l’horizon 2100 en Afrique de l’Ouest (Noblet et al., 2018). Le rapport du GIEC prévoit une hausse des températures entre 3 et 4°C sur l’ensemble du continent africain entre 1980/99 et 2080/99 (IPCC, 2007b). Ainsi, les différents paramètres climatiques notamment la pluviométrie et la température connaissent et connaitront une très forte irrégularité en Afrique de l’Ouest.

Contribution du secteur de l’élevage au changement climatique

Le secteur de l’élevage contribue énormément à la concentration des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, notamment à travers les systèmes de stockage et de traitement des fumiers, le logement des animaux, la gestion des engrais organiques et les régimes alimentaires variables (Casey et al., 2006). Il joue un rôle majeur dans le réchauffement climatique, car il est responsable de 14,5 à 18% des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (Steinfeld et al., 2009, Gerber et al., 2014). Les émissions de l’élevage sont directement liées à la fermentation entérique, aux déjections, aux changements d’affectation des terres et à la production de l’alimentation animale (I4CE, 2019). Pour Gerber et al. (2014), les émissions provenant de la production, de la transformation et du transport des aliments du bétail représentent 45% des émissions du secteur d’élevage. Les émissions provenant de la fermentation entérique représentent 40% des émissions. Les émissions de CH4 et de N2O provenant du stockage et de la transformation des effluents des animaux représentent 10% des émissions. De plus, les bovins émettent la plus grande partie du méthane entérique (77%), suivis des buffles (13%) et des petits ruminants (10%).

Pour Steinfeld et al. (2009), le secteur d’élevage est responsable d’émissions de gaz ayant un potentiel de réchauffement climatique beaucoup plus élevé. Il s’agit du méthane anthropique (37%) issu de la fermentation entérique des ruminants et dont le potentiel de réchauffement global est 23 fois plus élevé que celui du CO2, de l’hémioxyde d’azote (65%) découlant principalement du fumier et d’ammoniac d’origine anthropique (64%) qui contribuent fortement aux pluies acides et à l’acidification des écosystèmes. Les bovins (65%) constituent les plus gros contributeurs des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (Gerber et al., 2014). Ils sont suivis respectivement des buffles (9%), des petits ruminants (6,5%), des porcs (9%) et des poules et poulets (8%) des émissions. Les émissions globales du secteur de l’élevage sont liées aux émissions de CH4 (44%), aux émissions de N2O (29%) et aux émissions de CO2 (27%) (Gerber et al., 2014). Le dioxyde de carbone (CO2) représente 3⁄4 des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, contre 14% pour le méthane et 8% pour l’oxyde nitreux (Bazin, 2010). L’augmentation des émissions de CH4 dans l’atmosphère est due aux activités d’origine anthropique (GIEC, 2013). Il s’agit principalement de la multiplication du nombre de ruminants, des émissions provenant de l’extraction et de l’exploitation des combustibles fossiles, de l’expansion des rizières ainsi que des émissions issues des décharges et des déchets.

Effets du changement climatique sur les animaux

Les modifications climatiques et environnementales favorisent la réduction des ressources fourragères et l’émergence ou ré-émergence des maladies animales infectieuses (Black et Nunn, 2009 ; Lefrançois et al., 2011). Les modifications des régimes pluviométriques et des températures affectent à la fois la répartition et l’abondance des agents vecteurs des maladies des animaux, tout comme les changements dans la fréquence des évènements extrêmes (IUCN, 2010). Les modifications de la configuration des vents pourraient également affecter la propagation de certains agents pathogènes et vecteurs, principalement les spores infectieuses de l’anthrax et du charbon, la peste des petits ruminants d’origine éolienne et la dermatophilose (Thornton et al., 2008). Ainsi, la santé des animaux se trouve de plus en plus compromis par les nouvelles conditions climatiques et le développement des pathologies bovines (Traoré et al., 2004). La tendance haussière de la chaleur cause un stress chez les animaux, ce qui peut entrainer non seulement l’augmentation de leur consommation d’eau et à limiter leur alimentation, mais de provoquer également la diminution des sous-produits animaux, notamment le lait (Nardone et al., 2010 ; Bazin et al., 2013). La mauvaise qualité des ressources fourragères, notamment pendant les périodes sèches, provoque le stress nutritionnel chez les animaux et des maladies qui entament la performance du bétail (IUCN, 2010). La raréfaction du fourrage et des ressources en eau rendent les animaux non seulement peu productifs mais augmentent la mortalité et la mortinatalité surtout pendant la sécheresse (Zoffoun et al., 2009). Par exemple, le stress nutritionnel est la principale cause d’une nouvelle maladie des animaux appelée « Dissidimi Bana » au Mali et de nombreux cas d’avortement et de mortalité du bétail dans la zone subhumide d’Adamawa au Cameroun (IUCN, 2010). Le stress thermique influence la reproduction à travers la réduction de la longueur et de l’intensité des chaleurs, mais également la fertilité et la survie de l’embryon (Nardone et al., 2010). La vulnérabilité des animaux au stress thermique varie selon les espèces bovines, leur âge, leur état nutritionnel et leur potentiel génétique d’adaptation à la chaleur (Bazin et al., 2013).

Les communautés pastorales ont révélé que les changements climatiques influence fortement la fertilité des animaux et la production des sous-produits animaux notamment le lait et la viande qui ont considérablement diminué au cours des dernières années (Kima et al., 2015). Les maladies comme la tuberculose bovine, la brucellose bovine, la fièvre aphteuse qui sont généralement transmises à travers des contacts directs entre les animaux, seraient fortement associées aux nouvelles conditions climatiques (Djohy et Sounon Bouko, 2021), car le déplacement du cheptel des zones arides vers les zones humides en saison sèche facilite les contacts directs entre les animaux de différentes zones pastorales et constitue un important facteur de risque d’introduction de maladies animales dans les milieux pastoraux (Cardoen et al., 2014). Ainsi, les animaux sont exposés à plusieurs pathologies bovines qui dévastent tout le bétail notamment la trypanosomose, l’anaplasmose, la dermatose nodulaire contagieuse, la péripneumonie contagieuse, la peste bovine et la theileriose (Hattenberger et Gauchard, 2004). Les modifications climatiques facilitent la prolifération des tiques notamment Amblyomma variegatum, Boophilus annulatus, Hyalomma impressum et Rhipicephalus microplus (Farougou et al., 2007 ; Barré et Uilenberg, 2010).

Pour IUCN (2010) les changements climatiques pourraient provoquer des modifications substantielles au niveau de la répartition des maladies, et des maladies graves pourraient apparaître au sein des populations animales qui n’étaient pas, auparavant exposées. Les animaux pourraient être très sensibles aux nouvelles maladies bovines, même s’ils développent souvent une résistance génétique aux différentes maladies auxquelles ils sont généralement exposés. Le changement climatique pourrait donc accroître le stress des animaux, ce qui réduit fortement leur résistance aux maladies (IUCN, 2010). Les maladies bovines constituent une menace majeure pour la santé du bétail et la sécurité alimentaire. Elles sont multiples et parfois obscures aux pasteurs qui ont des difficultés à détecter l’émergence véritable des causes et des symptômes des maladies. Ce qui constitue un facteur de risque important pour la durabilité du secteur de l’élevage, car l’absence subséquente de mesures de prévention et de contrôle permet l’expansion et l’évolution des maladies (Cardoen et al., 2014). Les effets du changement climatique sur la santé des animaux risquent d’être d’autant plus importants qu’ils viendront arrêter brusquement l’équilibre existant entre les espèces élevées et les maladies auxquelles elles sont soumises (Bazin et al., 2013).

Effets du changement climatique sur la productivité des parcours naturels

Les parcours naturels ont une importance stratégique dans les pratiques d’élevage bovin puisqu’ils procurent non seulement des ressources pastorales au bétail, mais ils jouent également un rôle capital dans la conduite des animaux (Djenontin, 2010). Ils constituent une étendue sur laquelle les animaux passent régulièrement afin de répondre à leurs besoins alimentaires (Boni et al., 2018), car les ressources fourragères sont essentiellement assurées par les parcours naturels. Ainsi, les parcours sont caractérisés par une strate herbacée notamment les graminées et des espèces ligneuses. Ils offrent une diversité de pâturages aux animaux notamment les pâturages des forêts claires (Anogeissus leiocarpus, Pennisetum pedicellatum), les pâturages des savanes arborées (Pterocarpus erinaceus, Hyparrhenia rufa, Prosopis africana, Hyparrhenia baguirmica), les pâturages des savanes arbustives (Combretum collinum, Hyparrhenia baguirmica), les pâturages des savanes herbeuses (Loudetia togoensis) et les pâturages des jachères (Andropogon gayanus, Pennisetum pedicellatum) (Bechir, 2010 ; Bechir et Mopate, 2015 ; Boni et al., 2018). Ces parcours naturels sont également constitués des friches et des couloirs de passage. Les différents systèmes d’alimentation des ruminants notamment du cheptel bovin sont fondés sur les parcours naturels, qui sont exposés ces dernières années aux pressions des facteurs climatiques et anthropiques (Boni et al., 2019).

Les prévisions environnementales indiquent une vulnérabilité croissante de la région ouest-africaine aux effets néfastes des modifications climatiques et d’utilisation des terres (Zerbo et al., 2017). Les changements climatiques influencent négativement la disponibilité des ressources fourragères des parcours naturels (Boni et al., 2019), notamment les ressources herbacées (Zerbo et al., 2017). Ils conditionnent ces dernières années la diversité des ressources herbacées (Issoumane Sitou et al., 2020). L’offre fourragère des parcours naturels constituent la principale source d’alimentation des animaux dans les différents systèmes d’élevage traditionnel (Sanon et al., 2014). La production tant quantitative que qualitative de la biomasse herbacée est fortement influencée en zone soudanienne par nombre de facteurs comme la pluviosité (Sawadogo, 2011). L’humidité résiduelle due aux pluies tardives ou aux pluies précoces d’avant mousson contribuent à la dégradation de la biomasse herbacée (Diawara et al., 2018). Ainsi, les modifications climatiques jouent un rôle important dans la dégradation saisonnière de la biomasse herbacée au Sahel (Delon et al., 2015), car la disponibilité de la végétation herbacée est conditionnée par les précipitations, le rayonnement solaire, la température et l’humidité de l’air (Hiernaux et Le Houerou, 2006). La réduction des ressources herbacées (30,7%) et le dessèchement et la mortalité des ligneux (20,3%) constituent des signes visibles de la dégradation de la végétation naturelle (Kabore et al., 2019). Les changements climatiques ont entraîné la baisse de la productivité des pâturages naturels selon 94,61% des éleveurs de la commune de Banikoara au Nord du Bénin (Kate et al., 2015). Pour Hiernaux et Le Houerou (2006), la distribution des précipitations pendant de la saison pluvieuse et leur redistribution par ruissellement à la surface des sols constituent des facteurs prépondérants de la diversité du couvert végétal et de sa production. De plus, la composition des ressources herbacées annuelles varie largement d’une année à l’autre au gré de la distribution des pluies dans le temps et dans l’espace. Ainsi, les dérèglements climatiques sont préjudiciables au développement du couvert végétal (Ozer et al., 2010 ; Hountondji, 2008) et à la diversité biologique.

Les sécheresses successives ont entraîné la réduction de la production primaire, la modification de la structure du couvert végétal et la réduction massive du cheptel (BAD/ABN/UEMOA, 2018). La diversité floristique est menacée par la disparition de plusieurs espèces végétales. Les aléas climatiques ont sérieusement dégradé les écosystèmes pâturés. Les déficits pluviométriques et le déplacement des isohyètes de près de 200 Km vers le sud sous l’effet des sécheresses chroniques ont entraîné la migration et la disparition de certaines espèces végétales et la réduction des bourgoutières (BAD/ABN/UEMOA, 2018). Le déficit pluviométrique ces dernières années a été suffisamment important pour décimer des peuplements de plantes ligneuses, limiter la germination des graines de plantes annuelles et réduire le tapis de plantes herbacées (MEA, 2009 ; DNEF, 2014). Les changements climatiques constituent la cause principale de la disparition de certaines espèces herbacées notamment Andropogon gayanus (68,6%), Andropogon canaliculatus (43,7%), Cymbopogon giganteus (37,7%) et Cymbopium schoenanthus (20,2%) (Zongo, 2010). La perte de ces espèces herbacées reconnues par les populations suite aux changements climatiques, montrent que celles-ci ont pris conscience de l’évolution néfaste des modifications climatiques.

En plus, des changements et variabilités climatiques qui ont contribué fortement à la dégradation du couvert végétal en Afrique de l’Ouest (Hountondji, 2008), les activités anthropiques ont contribué également à la raréfaction des terres de parcours et à la réduction des ressources fourragères (Avakoudjo et al., 2014). Ainsi, l’offre fourragère des parcours naturels a connu une baisse drastique ces dernières années à cause de la pression des activités anthropiques (Amegnaglo et al., 2018). La densification massive des troupeaux et l’extension des emblavures ont entrainé un appauvrissement des parcours et une restriction de leur superficie (Djenontin, 2010).

Effets du changement climatique sur les ressources en eau

La région ouest-africaine est fortement soumis aux effets néfastes des modifications climatiques (Niasse et al., 2004). Ainsi, les différents pays de l’Afrique de l’Ouest sont exposées à de nombreux risques liés aux sécheresses chroniques, aux poches de sécheresse en période pluvieuse, à la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations, aux changements brusques des températures et à la modification des régimes pluviométriques (Niasse et al., 2004 ; Bah et al., 2019). Ces risques climatiques ont un impact substantiel sur la disponibilité des ressources en eau dans la région. La baisse de la disponibilité des ressources en eau et de leur qualité du fait des changements et variabilités climatiques conduit souvent à l’exacerbation de la compétition pour l’accès aux ressources en eau (Niasse et al., 2004). Les changements climatiques ont entraîné la diminution quantitative et qualitative des ressources en eau selon 94,02% des éleveurs de la commune de Banikoara au Nord du Bénin (Kate et al., 2015). Les changements climatiques projetés dans le siècle à venir à cause des émissions de gaz à effet de serre de nature anthropique (GIEC, 2013) vont accentuer les modifications spatio-temporelles des températures et des régimes pluviométriques en Afrique de l’Ouest (Sylla et al., 2016). Cela affectera non seulement les sources d’abreuvement des animaux, mais aura également des incidences sur les différents systèmes de production d’aliments pour le bétail et le rendement des pâturages naturels (Thornton et al., 2009). Dans ces conditions, il indispensable de développer des cultures et d’adopter des systèmes de production animale nécessitant moins de ressources en eau (Nardone et al., 2010), car la consommation en eau des animaux augmente avec la hausse des températures et les sécheresses chroniques (IUCN, 2010).

Effets du changement climatique sur les pratiques de mobilité pastorale

Face à la variabilité spatio-temporelle de l’offre fourragère des parcours sous l’effet néfastes des changements climatiques, les éleveurs adoptent diverses pratiques de mobilité pour mieux exploiter les ressources dispersées (Djenontin, 2009). La pratique de mobilité constitue une stratégie de valorisation de la diversité des ressources pastorales des parcours naturels (Leclerc et Sy, 2011). Elle est caractérisée par des déplacements quotidiens, saisonniers ou continus des éleveurs et de leurs troupeaux (Diawara et al., 2017). Ces mouvements permettent aux éleveurs d’adapter les charges animales aux capacités variables des ressources des parcours naturels (Gonin, 2016). Ainsi, les éleveurs se déplacent des zones pastorales à fort déficit fourrager vers des zones pastorales à fortes potentialités pastorales, car l’élevage est dépendant des ressources naturelles (fourragères et hydriques) pour la satisfaction des besoins alimentaires des animaux. Les modifications quantitatives et qualitatives de l’offre fourragère des pâturages naturels influencent fortement les comportements alimentaires des bovins en libre pâture (Chirat et al., 2008). Les éleveurs pratiquent diverses formes de mobilité en fonction des conditions éco-climatiques notamment les mouvements saisonniers entre le terroir d’attache et les terroirs d’accueil, les déplacements sans point d’attache et la migration (Leclerc et Sy, 2011). De plus, ils pratiquent la transhumance de récolte dans les champs et la transhumance de berge au bord des cours d’eau (Manceron, 2011). La mobilité constitue depuis des années la base des systèmes pastoraux et favorise une exploitation opportuniste des ressources (Kiema et al., 2014). Elle constitue un facteur d’ajustement et de gestion des parcours par les éleveurs face aux opportunités et aux variations saisonnières.

La recherche des ressources fourragères et des points d’abreuvement constituent les principales raisons de mobilité des éleveurs. Ainsi, la mobilité constitue une clé de résistance et d’adaptation aux dérèglements climatiques et aux transformations sociales (Charbonneau, 2009). Suite à des risques climatiques notamment les sécheresses, les inondations, les vents violents et les extrêmes climatiques les ressources pastorales sont réduites, la santé animale est dégradée, les circuits de transhumance sont allongés et les comportements alimentaires des bovins sont modifiés (Ginane et al., 2008). En plus, des effets climatiques, la mise en valeur des parcours naturels de transhumance par les agriculteurs entraine une instabilité des surfaces pâturables (Kossoumna Liba’a, 2008), et par conséquent influence la mobilité des éleveurs. L’avancée des fronts agricoles complexifie de plus en plus la pratique de la mobilité (Leclerc et Sy, 2011). Les facteurs environnementaux, climatiques, politiques et socio-économiques constituent les principaux déterminants de la mobilité (Kossoumna Liba’a, 2008).

Effets du changement climatique sur les interactions entre éleveurs et agriculteurs

La mobilité pastorale permet aux éleveurs de tisser non seulement des liens socio-économiques avec d’autres groupes socio-professionnels, mais génère également des conflits entre acteurs. La rencontre entre les éleveurs et les autres acteurs donne lieu à des conflits et fait aussi apparaître une complémentarité à divers niveaux. Pour Sougnabe (2000), la complémentarité s’observe à plusieurs niveaux dont les apports de fumier animal où les éleveurs viennent s’installer dans les champs en saison sèche, avec l’accord et à la demande des agriculteurs, les gardes des troupeaux où les agriculteurs font appel aux éleveurs pour la garde de leurs troupeaux et les divers échanges autour des produits agricoles et animaux. Ainsi, les éleveurs entretenaient des relations symbiotiques avec les agriculteurs notamment des relations d’entraide (De Haan, 1997). Les anciennes relations de complémentarité et d’entraide entre communautés se sont détériorés et ont laissé place à la fréquence des relations conflictuelles ces dernières années (Sougnabe, 2000). Ainsi, sous les effets combinés de la détérioration des conditions climatiques et des pressions sociodémographiques, la relation de complémentarité entre les communautés agricoles et pastorales s’est non seulement dégradée, mais a laissé place à des pratiques de concurrences dans l’espace et des conflits ouverts entre acteurs (Sougnabe, 2000). Dans leur recherche des ressources fourragères et hydriques qui sont de plus en plus dégradées par les nouvelles conditions climatiques, les éleveurs se retrouvent le plus souvent en conflits avec les agriculteurs, qui donnent lieu à des affrontements réguliers et parfois sanglants voire meurtriers (Kate et al., 2015).

Les changements climatiques modifient profondément ces dernières années le calendrier agricole et pastoral (Afouda et al., 2016). Ainsi, les éleveurs observent des descentes prématurées des zones arides vers les zones humides, pendant que les cultures sont encore dans les champs. Ces descentes des éleveurs dans les champs sont à l’origine des dégâts champêtres et par conséquent la dégradation des relations de cohabitation entre les communautés agricoles et pastorales. Les dégâts champêtres et l’accès aux ressources naturelles constituent les sources des conflits (Kossoumna Liba’a, 2012). Pour les agriculteurs, le non-respect du calendrier pastoral et le mauvais contrôle des animaux au pâturage constituent les sources principales des dégâts champêtres et par conséquent des conflits et tensions entre agriculteurs et éleveurs. Les périodes de récolte coïncident parfois avec le retour des troupeaux dans les terroirs, où les dégâts et les conflits sont très élevés (Bouaré, 2012). Or pour les éleveurs, les agriculteurs font exprès d’abandonner la récolte dans les champs dans le but de provoquer les animaux et en retirer une amende (Beeler, 2006). De plus, selon les éleveurs, les agriculteurs provoquent délibérément les conflits en mettant en valeur les différentes pistes à bétail et les zones de pâturages (Afouda et al., 2016). Les conflits et tensions sont devenus récurrents entre éleveurs et agriculteurs (Kossoumna Liba’a, 2012). Les éleveurs et pêcheurs se disputent également autour des cours et plans d’eau qui constituent des ressources conjointement convoitées (Afouda et al., 2016).

Perceptions du changement climatique par les éleveurs

Face aux effets néfastes des changements et variabilités climatiques, les éleveurs ont adopté diverses mesures adaptatives (Noury et al., 2013 ; Abdou et al., 2020, Djohy et Sounon Bouko, 2021). Ces mesures sont en partie déterminées ou limitées par la perception que les éleveurs ont des changements et variabilités climatiques (Ouédraogo, 2010 ; Djohy et Sounon Bouko, 2021). La perception du changement climatique influence la capacité d’adaptation individuelle (Sautier, 2013), car elle permet à chaque individu d’être convaincu de l’existence du changement climatique et de non seulement modifier son comportement, mais d’adopter également des mesures adaptatives (Howden et al., 2007 ; Tschakert et Dietrich, 2010). Les éleveurs sont convaincus de l’existence du changement climatique et présentent de meilleures capacités d’adaptation pour gérer les risques et les changements (Sautier, 2013 ; Abdou et al., 2020 ; Djohy et Sounon Bouko, 2021). Ils sont non seulement de plus en plus disposés à modifier leurs systèmes d’élevage (Djohy et Sounon Bouko, 2021), mais ils sont également susceptibles d’anticiper, d’apprendre et de s’organiser (Wheeler et al., 2013).

Les études scientifiques réalisées sur la perception du changement climatique par les éleveurs se sont focalisées sur les deux principaux paramètres climatiques à savoir la température et la pluviométrie. Ces études ont révélé que les communautés rurales en général et pastorales en particulier perçoivent clairement le changement climatique dans leur milieu d’activité et leur perception corrobore le plus souvent les données météorologiques (Ouédraogo, 2010). Dans les zones sahélienne et soudanienne du Burkina Faso, la quasi-totalité des personnes enquêtées s’accordent sur la hausse des températures et une baisse de la pluviométrie (Bambara et al., 2016). Ces répondants ont identifié treize indicateurs de changements pluviométriques dont la baisse de la pluviosité, l’arrêt précoce des pluies, le raccourcissement de la durée de la saison pluvieuse, l’augmentation des avortements de pluies, l’augmentation de la durée des poches de sécheresse en pleine saison pluvieuse, l’augmentation des pluies violentes, la sécheresse de l’air ambiant, la fréquente alternance inondation/sécheresse, la violence des tonnerres durant toute la saison pluvieuse, la disparition des pluies de grêle, la fréquence d’arc-en-ciel en début de saison pluvieuse et le retard dans l’installation de la saison pluvieuse (Bambara et al., 2016). Ces mêmes enquêtés ont identifié quatre indicateurs de changements thermométriques dont les fortes chaleurs, la poussée de chaleur en août, la fraîcheur en début de saison pluvieuse et la diminution de l’intensité du froid.

Pour Ouédraogo (2010) les enquêtés des zones sahélienne, nord et sud soudaniennes du Burkina Faso, ont remarqué une baisse de la pluviométrie qui se traduit d’une part par une diminution du nombre de jours de pluies par an et un raccourcissement de la saison hivernale. Les répondants des zones sahélienne (96%), nord soudanienne (52%) et sud soudanienne (92%) perçoivent une baisse du nombre de jours de pluies par an. De même, les enquêtés des mêmes zones notamment sahélienne (88%), nord soudanienne (52%) et sud soudanienne (76%) ont constaté que la saison hivernale devient de plus en plus brève. Les éleveurs des trois zones étudiées perçoivent une hausse des températures, à travers une augmentation des périodes chaudes et une baisse de la durée des périodes froides. De plus, les éleveurs des zones sahélienne (88%), nord soudanienne (64%) et sud soudanienne (84%) ont perçu une hausse de la chaleur. Les éleveurs de ces trois zones étudiés notamment les éleveurs de la zone sahélienne (88%), de la zone nord soudanienne (96%) et de la zone sud soudanienne (84%) ont noté également un prolongement de la durée des périodes chaudes. Les entretiens menés avec les communautés pastorales des provinces du Tuy et du Houet au Burkina Faso d’une part (Dayamba et al., 2019), et les pasteurs des communes de Boudry et de Matiacoali au Burkina Faso d’autre part (Sanfo et al., 2015), perçoivent de façon unanime les changements climatiques à travers les modifications des régimes pluviométriques et thermométriques. Ils ont perçu dans leur zone d’activité une apparition tardive des pluies, une cessation précoce des pluies, une augmentation de l’intensité des pluies, une fréquence des inondations, une mauvaise répartition temporelle des pluies, une fréquence de la sécheresse et une diminution des précipitations annuelles.

Les éleveurs (58%) de la commune de Filingué au Niger ont constaté une diminution de la pluviométrie (Abdou et al., 2020). Cette diminution des précipitations s’est traduite par un démarrage tardif de la saison des pluies. Près du quart (24%) des enquêtés ont affirmé que la température a connu une augmentation dans la commune d’étude. De même, au Niger près de 80% des communautés rurales enquêtées ont affirmé avoir perçu une baisse des pluies lors de l’enquête nationale nigérienne et 81,2% ont perçu une fin de plus en plus précoce de la mousson (Kosmowski et al., 2015). Des résultats similaires ont été également obtenus au Bénin. Les éleveurs de l’extrême nord du Bénin principalement dans le bassin de la Sota à Malanville, ont perçu les changements climatiques à travers la hausse des températures (100%) et les poches de sécheresse prolongée (91,66%) (Zakari et al., 2015). Pour les éleveurs de la commune de Tchaourou au Bénin, les différents paramètres climatiques notamment la température et la pluviométrie ont connu une perturbation ces dernières années qui a fortement influencé la disponibilité des ressources pastorales (Djohy et Sounon Bouko, 2021). Les éleveurs enquêtés dans la commune de Tchaourou ont perçu les changements climatiques à travers la hausse des températures (97%), le début tardif de la saison pluvieuse (97%), le prolongement de la saison sèche (96%), la fin précoce de la saison pluvieuse (94%) et la baisse pluviométrique (90%). Toujours au Bénin, dans la commune de Djougou où les changements climatiques sont moins marqués, les personnes enquêtées sont plus partagées, avec près de deux tiers des enquêtés qui pensent que les précipitations ont baissé et près d’un tiers qui pensent le contraire (Kosmowski et al., 2015). Il existe plusieurs études sur les perceptions du changement climatique par les éleveurs en Afrique de l’Ouest, la prise en compte des différents résultats contribuerait fortement au développement de l’élevage.

Mesures adaptatives des éleveurs face au changement climatique

Les capacités d’adaptation d’une communauté font références à leurs capacités à s’adapter aux changements climatiques et à modérer ou à faire face à ses effets néfastes, notamment en tirant parti des opportunités qui pourraient émerger avec les modifications climatiques (IUCN, 2010). Elles sont comprises en termes de facteurs socio-économiques de base, de l’expérience antérieure ou présente des communautés en matière de gestion du stress climatique, de la faisabilité des stratégies face aux tendances actuelles, de la disponibilité et de la prise de conscience des stratégies alternatives. Quand les capacités d’adaptation sont comprises dans le contexte de la vulnérabilité relative d’une communauté, elles sont déterminées par le degré d’exposition et de sensibilité aux risques climatiques (GIEC, 2001). Dans ce contexte, l’exposition est définie à partie de l’ampleur, du caractère et du taux des modifications climatiques dans une zone géographique donnée, tandis que la sensibilité est définie à partie du degré auquel la communauté est négativement ou positivement affectée par les effets néfastes du changement climatique. Ainsi, les communautés rurales en général et pastorales en particulier ont sans doute une certaine perception du changement climatique en fonction de laquelle, elles ont adopté diverses mesures adaptatives (Abdou et al., 2020 ; Djohy et Sounon, Bouko 2021). Ces mesures adaptatives peuvent être classées en deux catégories à savoir les mesures adaptatives « internes » et les mesures adaptatives « externes » (Maddison, 2007). Par contre, pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son quatrième rapport d’évaluation a trouvé que les mesures adaptatives aux changements climatiques sont axées sur le comportement/la gestion ou la politique (IPCC, 2007b). Mais l’adaptation aux changements climatiques peut également être « réactive » lorsqu’elle est appliquée aux phénomènes climatiques extrêmes ou « anticipative » lorsqu’elle est mise en œuvre avant la survenue des extrêmes climatiques (Klein, 2003).

En Afrique de l’Ouest, les communautés pastorales ont adopté diverses mesures adaptatives face aux effets néfastes du changement climatique. Ainsi, les éleveurs de bovins ont un certain degré de capacité d’adaptation qui leur a permis de survivre ou d’émerger en tant qu’éleveurs (IUCN, 2010). Dans le bassin de la Sota dans la commune de Malanville au Bénin, les éleveurs mettent un accent particulier sur le respect des campagnes de vaccination (97,50%), le pâturage nocturne (77,50%), l’abreuvement des animaux au fleuve et à la rivière (55%), la mobilité spatio-temporelle (55%), l’incursion dans les aires protégées (50,62%) et la transhumance (37,20%) comme les principales stratégies d’adaptation contre les effets néfastes des changements climatiques (Zakari et al., 2015). De même, dans la commune de Tchaourou au Bénin, les éleveurs font recours à diverses sources d’abreuvement notamment les retenues d’eau (33%), les surcreusements des bas-fonds (24,8%), les barrages (14,3%), le fleuve Ouémé (12%) et les forages (12%) pour amoindrir les effets néfastes des changements climatiques sur les animaux (Djohy et Sounon Bouko, 2021). De plus, ils font recours à l’exploitation des résidus agricoles (42%), des ligneux fourragers (42%) et des végétations des zones humides et forêts (10%) comme principales stratégies d’adaptation contre les sécheresses chroniques. Les éleveurs de la commune de Filingué au Niger font recours à la transhumance (25%), à l’achat d’aliments pour bétail (22%), au déstockage des animaux (15%) et au stockage du fourrage (15%) comme principales stratégies d’adaptation pour atténuer les effets de la sécheresse (Abdou et al., 2020).

Les principales stratégies d’adaptation mises en place par les éleveurs de l’Afrique de l’Ouest sont globalement liées à la mobilité des animaux, le stockage des résidus agricoles, l’intégration de l’agriculture à l’élevage, la culture fourragère, la diversification du cheptel, la pratique des activités extra-agricoles, le déstockage des troupeaux, l’achat d’aliments pour les animaux, l’utilisation des fourrages ligneux et la réduction de la taille du troupeau (Sanfo et al., 2015 ; Zakari et al., 2015 ; Kima et al., 2015 ; Tidjani et al., 2016 ; Sanou et al., 2018 ; Abdou et al., 2020 ; Djohy et Sounon Bouko, 2021), même si ces stratégies malgré leur grande similitude, n’ont pas les mêmes fréquences au niveau des différents pays de l’Afrique de l’Ouest. Pour Zampaligré et al. (2013), plusieurs facteurs influencent le choix des mesures adaptatives par les éleveurs. Il s’agit principalement des facteurs socio-économiques et agro-écologiques. Les principaux facteurs qui influencent le choix des stratégies d’adaptation par les éleveurs de l’Afrique de l’Ouest notamment du Burkina Faso, du Mali et du Niger sont l’accès à l’information, l’accès aux crédits et l’assistance pendant les inondations (Oyekale, 2014). Ces différentes mesures adaptatives endogènes devraient être prises en compte dans la mise en œuvre des programmes d’adaptation aux changements climatiques.

Mesures d’atténuation du changement climatique

Bien que le secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest ne contribue pas de manière significative au réchauffement climatique mondial, il existe plusieurs options en matière d’atténuation des effets néfastes des changements climatiques qui pourraient fournir d’autres mesures incitatives pour l’amélioration de l’élevage (IUCN, 2010). Ces options sont constituées d’un éventail de méthodes de réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers la bonne gestion des déchets, l’amélioration du captage de carbone par les pâturages naturels et les activités complémentaires tel que le sylvo-pastoralisme. Ainsi, la séquestration du carbone, la bonne gestion du fumier, l’utilisation plus efficace des engrais et l’amélioration des régimes alimentaires des animaux afin de réduire la fermentation entérique constituent des options fondamentales de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (Steinfeld et al., 2009). Les biomasses arborée et herbacée et les sols constituent les trois principaux compartiments de stockage de carbone dans les savanes (Manlay et al., 2020).

Pour IUCN (2010), la séquestration du carbone dans les sols constitue une composante principale du cycle mondial du carbone, avec des carbones de sols représentant deux tiers des stocks mondiaux de carbone organique. La séquestration du carbone dans les prairies pourrait compenser les émissions de gaz à effet de serre de manière significative à hauteur d’environ 0,6 gigatonnes d’équivalent CO2 par an (Gerber et al., 2014). Ce potentiel d’atténuation est réalisable à travers la réduction des taux de déforestation et la mise en œuvre des projets de reboisement (Carvalho et al., 2004), car le changement de l’utilisation des terres notamment la déforestation, contribue ces dernières années entre 12 et 20% aux émissions de gaz à effet de serre de source anthropique (Bazin, 2010). De plus, l’adoption des cultures résistantes et mieux adaptées aux changements climatiques et la bonne gestion des terres et des eaux pourraient faciliter la séquestration du carbone (Steinfeld et al., 2009). Une meilleure gestion des pâturages naturels offre des perspectives prometteuses en termes d’atténuation et contribue au stockage du carbone à hauteur de 0,4 à 0,6 gigatonnes de CO2 (Gerber et al., 2014). Pour Bazin et al. (2013), le stockage du carbone dans la biomasse et les sols constitue le plus fort potentiel d’atténuation des effets néfastes des changements climatiques. L’amélioration des conditions de gestion des pâturages naturels peut également conduire à la séquestration du carbone (Conant et al., 2001). La séquestration du carbone dans les pâturages naturels dépend en partie de l’adéquation entre la charge animale et les ressources naturelles. Ainsi, pour une gestion durable des pâturages naturels et du stockage du carbone, il est important d’éviter la sédentarisation des animaux qui provoque le surpâturage, favoriser la mobilité des troupeaux qui permet un ajustement constant de la pression de pâture aux disponibilités fourragères locales (Bazin et al., 2013).

Pour Ndour et al. (2020), l’hétérogénéité de la répartition pluviométrique et sa forte variabilité au cours de ces dernières années sont non seulement à l’origine des fortes variations de biomasses végétales, mais également des faibles teneurs en carbone organique dans les sols. Les espaces pastoraux bien aménagées peuvent séquestrer jusqu’à 260 tonnes de carbone par hectare tout en offrant des avantages importants pour l’adaptation au changement climatique (Neely et Bunning, 2009). L’amélioration de l’alimentation des ruminants permet également de réduire la fermentation entérique (Bazin, 2010), car les émissions de méthane, qui représentent plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’Afrique de l’Ouest sont dues à la fermentation entérique des animaux et aux déjections des élevages. Selon Bazin et al. (2013) les ruminants émettent plus de méthane pendant la digestion des fourrages et le surpâturage diminue considérablement le carbone stocké dans la biomasse et les sols. Ainsi, les émissions peuvent être réduites dans l’ordre de 27 à 41% à travers l’amélioration de la digestibilité du fourrage, la santé des animaux, les systèmes et techniques d’élevage et la gestion des pâturages.

Les déjections des animaux sont soit éparpillées dans les pâturages au cours de la transhumance, soit utilisées sous forme de fumier pour amender les sols cultivés. Dans ces conditions, leur décomposition par les microorganismes est particulièrement émettrice de CH4 lorsqu’elle a lieu en milieu anaérobie (Bazin, 2010). Par contre, les émissions de méthane sont considérablement réduites lorsque le fumier est composté ou bien s’il est épandu rapidement sur les sols. Mais les systèmes d’élevage sur pâturage sont peu émetteurs, car les déjections dispersées sont décomposées sous forme aérobie. La réduction des émissions passe également par le non épandage du fumier sur des sols mouillés (Montes et al., 2013). Les différents sols émettent donc du CO2 pendant les processus de décomposition de la matière organique mais le bilan est globalement négatif, car les sols captent plus de carbone qu’ils n’en rejettent et constituent ainsi des puits de carbone (Chevallier et al., 2020). Pour IUCN (2010), onze options sont primordiales pour atténuer le changement climatique en Afrique de l’Ouest dont la réduction de la taille du troupeau par élimination des animaux non productifs et augmentation de l’efficacité de la production animale, l’identification de races d’animaux plus productives là où les conditions le permettent, l’amélioration des parcours naturels à travers une gestion améliorée des pâturages, la gestion efficace des pâturages communaux et de la transhumance, la reforestation et protection des arbres dans les parcours naturels, la restauration des terres dégradées, l’amélioration des conditions de gestion des déchets, l’amélioration des conditions d’utilisation d’additifs alimentaires à faible teneur en fibres, l’amélioration de l’efficacité énergétique/alimentaire.

Perspectives pour des élevages durables face au changement climatique

Pour promouvoir l’adaptation du secteur de l’élevage aux effets néfastes des changements climatiques, certains principes généraux pertinents doivent être pris en compte pour guider la conception et la mise en œuvre des interventions en matière de développement de l’élevage.

Gestion concertée des ressources naturelles

Les approches de développement du secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest sont confrontées aux différents problèmes qu’éprouvent les communautés rurales en général et pastorales en particulier en matière de gestion des ressources pastorales. Les approches participatives pour la gestion durable des ressources naturelles sont indispensables pour développer des stratégies durables sur le long terme (IUCN, 2010). Ainsi, les processus de prise de décisions doivent prendre en compte tous les acteurs concernés notamment les agriculteurs et les éleveurs, car l’utilisation des ressources naturelles par les animaux est sujette à des difficultés croissantes ces dernières années qui tiennent non seulement aux changements climatiques mais aussi et surtout aux contestations sociales et aux pressions démographiques. Le plan de gestion concertée des ressources naturelles est fondamental, car il contient des dispositifs définis par les communautés elles-mêmes et spécifiques à chaque unité de production notamment les modalités d’utilisation de l’espace selon les activités agricoles ou pastorales, les modalités d’exploitation des zones de parcours, les modalités de gestion des points d’eau et les dispositions liées à l’accueil et l’installation des éleveurs transhumants (Kane, 2017). Pour Drabo et al. (2001), la gestion concertée des ressources naturelles est très importante pour la cohésion entre communautés autour de la gestion des ressources partagées, l’utilisation équitable des ressources naturelles et la prise de conscience par rapport à l’urgence et à la nécessité d’une gestion rationnelle des ressources. L’intérêt de la gestion porte généralement sur la sécurisation de l’accès aux ressources clé et le maintien de la paix sociale. Ainsi, les Etats de l’Afrique de l’Ouest doivent promouvoir les initiatives de gestion concertée des ressources pastorales (Faye, 2016).

Implication des communautés dans les stratégies d’adaptation

Les stratégies d’adaptation des communautés aux effets des changements climatiques réussies ne sauraient être développées en vase clos. Ainsi, l’implication des communautés dans l’identification et la mise en œuvre de nouvelles solutions est indispensable pour assurer la durabilité des interventions (IUCN, 2010). Les différentes parties (agriculteurs, éleveurs et autres) doivent être intégrées dans les processus d’élaboration et d’application des outils afin que leurs préoccupations soient réellement prises en compte (Faye, 2016). Pour Hilhorst (2008) la productivité des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest en général et au Sahel en particulier varie entre les régions, les saisons et les années en réponse aux modifications pluviométriques. Cela exige des systèmes de gestion adaptatifs, car les ressources servent à plusieurs groupes qui peuvent avoir des intérêts concurrents. Ainsi, l’implication des communautés dans la définition et la mise en œuvre des stratégies sont indispensables pour la pérennité des pratiques d’utilisation des ressources, des moyens d’existence et la paix locale.

Mécanismes de gestion des risques et aléas climatiques

Pour IUCN (2010), des mécanismes appropriés en matière de gestion des risques et aléas ainsi que des mesures d’intervention devront être mis en place pour faire face aux effets des extrêmes climatiques qui deviennent de plus en plus fréquent en Afrique de l’Ouest. Il est nécessaire de développer des mesures d’intervention, des systèmes d’alerte précoce et des activités d’atténuation des risques et aléas pour réduire les effets des extrêmes météorologiques sur la production animale. Selon PNUD (2011) les instances de coordination et de mise en œuvre des mécanismes de gestion des risques doivent disposer d’un ensemble de capacités scientifique, technique, analytique et politique pertinentes permettant d’identifier les risques et aléas et de les intégrer aux processus de développement tout en impliquant les différentes parties prenantes.

Education, sensibilisation et formation sur les changements climatiques

La compréhension des tendances climatiques actuelles et prévues ainsi que des prévisions climatiques saisonnières, est cruciale pour anticiper les pertes (IUCN, 2010). Dans ces conditions, des efforts doivent être faits pour faciliter la sensibilisation et l’éducation des communautés locales sur les changements et variabilités climatiques. C’est dans cette perspective que le troisième pilier de la stratégie africaine sur les changements climatiques (UA, 2014), s’est appuyé sur la promotion de la recherche, l’éducation, la sensibilisation et la vulgarisation par rapport au changement climatique. De plus, la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC, 1992), avait encouragé dans son article 4 « toutes les parties, tenant compte de leurs responsabilités communes mais différenciées et de la spécificité de leurs priorités nationales et régionales de développement, de leurs objectifs et de leur situation : […] (i) Encouragent et soutiennent par leur coopération l’éducation, la formation et la sensibilisation du public dans le domaine des changements climatiques et encouragent la participation la plus large à ce processus, notamment celle des organisations non gouvernementales ». Ainsi, l’éducation est un élément essentiel dans la lutte contre les modifications climatiques, car elle permet aux populations locales d’acquérir de nouvelles connaissances, des compétences, des valeurs et des attitudes nécessaires pour atténuer les effets du réchauffement climatique.

Genre et changement climatique

Les femmes comme les hommes ainsi que leurs différentes idées novatrices sont indispensables pour atténuer les effets du changement climatique (FAO, 2013). Ainsi, les mesures adaptatives et d’atténuation doivent tenir compte des rôles distincts des femmes et des hommes et de la manière dont chacun sera affecté par les changements climatiques (IUCN, 2010). Les modifications climatiques offrent une bonne occasion de repenser les inégalités entre les sexes et d’associer les femmes et les hommes dans la recherche de solutions aux défis environnementaux. Pour atteindre le niveau d’efficacité voulu dans la lutte contre les changements climatiques, il faut tenir compte de ses effets selon le genre (PNUD, 2009).

Connaissances indigènes sur les changements climatiques

La compréhension profonde des conditions climatiques et environnementales qu’ont les collectivités et les populations indigènes, et les expériences de ces dernières en matière d’adaptation aux changements et variabilités climatiques, peuvent énormément contribuer aux stratégies d’adaptation et d’atténuation (IUCN, 2010). Il n’est donc pas concevable de mettre en place des politiques d’adaptation aux changements climatiques sans tenir compte du contexte social dans lequel baignent différentes connaissances endogènes ou savoirs faire locaux. Les connaissances endogènes ne sont pas abstraites comme les connaissances scientifiques, elles sont concrètes, reliées fortement à l’intuition, aux expériences et directement percevable et évidente (Agossou, 2008). Pour IDID (2014), il faut noter que les connaissances endogènes se fondent sur une série d’observations systématiques des phénomènes naturels qui finissent par régir une loi universelle mais non scientifiquement démontrée. Ces connaissances endogènes que détiennent les communautés locales sur les risques et aléas climatiques sont très importantes pour l’adaptation et l’atténuation.

Conclusion

Le présent article est consacré à la synthèse des documents existants sur la productivité des parcours naturels et des pratiques de mobilité pastorale dans un contexte de changements climatiques en Afrique de l’Ouest. Cette étude de synthèse a révélé que les changements climatiques affectent négativement l’offre fourragère et hydrique des parcours naturels, les pratiques de mobilité des troupeaux et de la même façon, l’élevage contribue en retour au réchauffement climatique à travers des émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, l’adoption des mesures adaptatives et d’atténuation est essentielle pour une production animale durable. L’étude a révélé également que les éleveurs de l’Afrique de l’Ouest perçoivent clairement les manifestations des modifications climatiques ainsi que ses effets sur les ressources pastorales ainsi que les performances du bétail. Dans ces conditions, les éleveurs ont adopté diverses mesures adaptatives notamment la mobilité pastorale, l’intégration agriculture-élevage, la réduction et diversification du troupeau et la pratique des activités extra-agricole pour mieux faire face aux effets des changements climatiques. De plus, l’amélioration de l’alimentation des animaux et la bonne gestion des pâturages et du fumier constituent les principales mesures d’atténuation. Ces différentes mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques présentent certaines limites et gagneraient à être renforcées par des politiques. Ainsi, il est important d’impliquer toutes les parties prenantes dans l’élaboration et la mise en œuvre des mesures adaptatives et d’atténuation au changement climatique.

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