Résumé

Le présent travail vise à élucider la cause d’un syndrome nerveux, ataxique, d’allure enzootique, ayant survenu chez les ovins de la région de Timahdit pendant l’année agricole 2016-2017. A cette fin, une étude épidémiologique préliminaire, effectuée pendant le mois de mars 2018, dans 15 élevages, a été réalisée dans cette région. De même, 154 échantillons sanguins d’ovins de différents stades physiologiques et de classes d’âge ont été prélevés et sont issus de 10 élevages totalisant un effectif global de 2673 têtes. Les prélèvements sont répartis sur les élevages ayant connu le syndrome durant l’année agricole 2016-2017 et d’autres élevages ayant éprouvé la même pathologie pendant la campagne 2017-2018. Des ovins issus d’un élevage témoin, situé dans la même région, dans lequel la maladie n’a jamais été déclarée, ont également été prélevés. Au vu des éléments épidémiologiques et cliniques, les suspicions cliniques de myopathie nutritionnelle et d’ataxie enzootique ont été retenues. A cet effet, les dosages sériques de l’activité de créatine kinase (CK) et de la concentration de la céruloplasmine ont été effectués. Les résultats ont montré que les concentrations sériques de la créatine kinase (CK) sont comparables aux valeurs usuelles rapportées dans la littérature, témoignant qu’il n’y a vraisemblablement pas de carence en sélénium. Pour ce qui est de l’analyse de l’activité de la céruloplasmine - et donc de la cuprémie -, les valeurs trouvées dans les élevages ayant connu un syndrome d’ataxie pendant l’année agricole 2017-2018 sont légèrement inférieures aux valeurs usuelles, notamment chez les agneaux, et se classent dans l’intervalle de subcarence. Dans les élevages où le syndrome ataxique est apparu en 2016-2017, les cuprémies calculées se sont situées dans les limites physiologiques de référence rapportées dans la littérature. Les différences interannuelles d’apports des parcours en termes de cuivre alimentaire et les traitements antérieurs effectués en 2016-2017 expliquent les résultats obtenus.


Mots-clés: Ovins, ataxie enzootique, carence,  cuivre, sélénium, Timahdit, Maroc.

INTRODUCTION

Au Maroc, l’élevage ovin est généralement de type extensif. Il reste donc tributaire des parcours, dont la productivité est liée au niveau des précipitations. Ce qui fait que lors d’une irrégularité ou rareté de ces dernières, ou quand elles sont tardives, les troupeaux souffrent de carences protéino-énergétiques, minérales et vitaminiques (Maach et al., 2000). Des observations sur le bétail mal nourri ont été réalisées au Maroc, et des études cliniques détaillées ont été effectuées sur de nombreux troupeaux dans plusieurs régions du pays, tout au long de la sécheresse de l’année agricole 1980-1981 et pendant la reprise de la végétation au début de l’année 1982 (Mahin et Lamand, 1982). La malnutrition peut être également observée au cours de la même année, pendant les saisons sèches (Alali, 2005). D’autres études ont été réalisées par Hamliri (1988) et Maach et al. (2000) concernant des aspects biochimiques et cliniques de la malnutrition, notamment oligo-minérale chez les ovins.

Au niveau de la région de Timahdit, l’activité d’élevage, en particulier celle des petits ruminants, est pratiquée par la quasi-totalité des ménages et représente leur principale épargne et source de liquidité. Cet élevage est conduit exclusivement en mode extensif et selon des pratiques ancestrales. Ce mode de conduite expose donc le cheptel à des fluctuations alimentaires saisonnières et inter-annuelles en rapport avec la pluviométrie. Dans ce cadre, Timahdit a connu durant l’année agricole 2016-2017, la survenue d’un syndrome d'expression nerveuse qui avait touché essentiellement les jeunes agneaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail qui consiste d’une part, à réaliser une étude épidémiologique sur ce syndrome, et, d’autre part, entreprendre des analyses biochimiques pour tenter d’élucider ce problème.

MATERIEL ET METHODES

Région d’étude

La commune rurale de Timahdit est située dans la région de Fès-Meknès au cœur du Moyen Atlas, avec une altitude qui varie entre 1800 et 2100 m et s'étend sur une superficie de 617 km² (Figure 1).

La commune fait partie de la zone semi-aride, caractérisée par une saison humide et froide à partir de l’automne jusqu’au printemps et une saison sèche et tempérée en été.

La moyenne annuelle des précipitations varie entre 700-1000 mm (Baligh, 2006). Pendant la saison froide, on assiste souvent aussi à d’importantes chutes de neige.

Figure 1: Localisation de la commune rurale de Timahdit (Laaroussi, 2001).

La campagne agricole 2016/2017 a connu relativement de faibles précipitations (385,8 mm), avec un retard de ces dernières par rapport à l’année agricole 2017/2018 (428,7 mm) (Figures 2 et 3).

Figure 2: Précipitations mensuelles pendant la campagne agricole 2016-2017 dans la région de Timahdit (Anonyme 1, 2018)

Figure 3: Précipitations mensuelles pendant la campagne agricole 2017-2018 dans la région de Timahdit (Anonyme 1, 2018)

L’élevage des petits ruminants dans le Moyen Atlas est effectué en utilisant essentiellement des méthodes extensives, basées sur la recherche de l’alimentation sur les ressources pastorales libres de forêts et de terres communales (Anonyme 2, 2018).

Matériel animal

Effectifs et répartition des animaux

Dans cette étude, nous avons utilisé des ovins de la race Timahdit, avec des catégories d’âge et des stades physiologiques différents afin d’opérer des comparaisons entre les différents groupes d’animaux. L’étude biochimique a été entreprise sur un total de 154 ovins de cette race, répartis sur 10 élevages privés, comprenant 7 catégories d’ovins (Tableau 1).

Conduite d’élevage

Dans la région d’étude prévaut l’élevage ovin conduit en mode extensif; avec une dépendance importante des apports alimentaires des parcours pour subvenir aux besoins des animaux. Toutefois, en périodes de fortes intempéries et de sécheresse, les éleveurs procèdent à des complémentations, dont la quantité et la qualité des aliments distribués sont tributaires de leur trésorerie. Ainsi, les aliments pouvant être utilisés sont l’orge grain, le son, les tourteaux de tournesol, la pulpe sèche de betterave, ainsi que les pailles et autres fourrages.

Enquêtes épidémiologiques préliminaires

L’identification des élevages ayant connu le syndrome nerveux a été réalisée suite aux entretiens directs avec les éleveurs, avec la contribution effective d’un vétérinaire praticien de la zone d’étude et l’aide apportée par l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC).

Nos enquêtes ont été effectuées le jour du souk hebdomadaire, grâce à des questionnaires établis à cet effet. Au total, 15 éleveurs ont été interrogés.

Choix des élevages pour investigations approfondies

Sur la base des enquêtes préliminaires, nous avons retenu 10 exploitations pour examens et investigations plus poussés. Il s’agit de 6 élevages qui ont connu des antécédents de syndrome ataxique en 2016-2017, de 3 élevages dans lesquels est survenu le même syndrome en 2017-2018, alors qu’une seule exploitation dont les animaux n’ont jamais éprouvé cette pathologie a été prise comme élevage témoin.

Prélèvements sanguins

Après examen clinique des animaux, des prélèvements sanguins ont été réalisés par ponction de la veine jugulaire, en utilisant des tubes secs, sous vides, de 5 ml. Ces prélèvements ont intéressé 7 à 19 animaux par troupeau, issus de différentes catégories d’âge, de sexe et de stade physiologique. Acheminés au laboratoire, les tubes secs ont été centrifugés à la vitesse de 3000 tours pendant 10 minutes. Le sérum obtenu est stocké dans des godets, juste avant d’entreprendre les analyses biochimiques.

Analyses biochimiques

Sur la base des éléments épidémiologiques et cliniques, deux suspicions ont été retenues comme causes potentielles du syndrome : La carence en sélénium, dite aussi myopathie nutritionnelle / dégénérescence (dystrophie) musculaire ou maladie du muscle blanc, et la carence en cuivre, également appelée ataxie enzootique. Les niveaux sanguins de ces deux oligoéléments ont été approchés indirectement, et respectivement, par l’évaluation des activités sériques de la créatine kinase (ou créatine phosphokinase) (CK ou CPK) et de la céruloplasmine. Cette dernière est une protéine de transport du cuivre dans le sang; son activité diminue de façon significative en cas de carence cuprique, alors que celle de la CK augmente de façon importante lors de lésions musculaires, tel que cela se produit en cas de déficience en sélénium dans l’organisme.

Dosage de la Créatine Kinase (CK)

La détermination de l’activité de la créatine kinase sérique a été faite par la méthode de cinétique enzymatique (Biosystems, Espagne).

Dosage de la céruloplasmine

La détermination de l’activité de la céruloplasmine crétine kinase a été réalisée par la méthode colorimétrique (Invitrogen, Thermo Fisher Scientific, USA).

Analyses statistiques

Les résultats ont été traités à l’aide du logiciel IBM SPSS Statistics version 21. L’analyse de la variance à un et à deux critères de classification et le test de Newman et Keuls ont été utilisés pour comparer les valeurs obtenues entre les différentes catégories d’animaux distinguées.

RESULTATS ET DISCUSSION

Enquêtes épidémiologiques

Les enquêtes ayant intéressé initialement 15 éleveurs de la zone ont permis de retenir 10 élevages, répartis sur tout le territoire de la commune rurale de Timahdit. Il est important de signaler que les élevages ayant connu des prévalences élevées en terme de syndrome nerveux au cours la campagne agricole 2016-2017 ne disposaient plus d’animaux malades au courant de la campagne 2017-2018, suite aux mortalités survenues parmi ces animaux, ou à leurs ventes.

Période d’apparition de la maladie

Le tableau 2 reprend les déclarations des éleveurs. Ce tableau montre que le syndrome nerveux est apparu durant la période hivernale. La plupart des éleveurs ont déclaré que la maladie est apparue après les précipitations de décembre ou au cours du mois de janvier.

Année de haute prévalence

Il ressort du tableau 2 que l’année agricole 2017-2018 a connu une faible prévalence moyenne du syndrome ataxique (3,7%), par rapport à l’année 2016-2017 qui a enregistré un taux d’atteinte moyen de 16,3%, avec un élevage qui a montré une prévalence de 75,0%. Durant cette dernière campagne, la période d’apparition du syndrome se situe principalement entre le mois de décembre et le mois de mars.

Catégorie d’animaux affectée

La maladie atteint exclusivement les jeunes ovins. Les éleveurs n’ont déclaré aucun cas parmi les animaux adultes. D’après nos entretiens avec les éleveurs, nous avons relevé que 55 % des cas avaient un âge compris entre 1 et 2 mois. Les agneaux dont l’âge se situe entre 1 à 6 mois représentent 22 % des cas, tandis que 11% des cas a été la proportion des agneaux ayant entre 1 et 4 mois, et entre 1 et 3 mois. En outre, le sexe n’a pas montré d’effet sur la prévalence de la maladie (Tableau 2).

Eléments cliniques et thérapeutiques

Sur le plan clinique, les informations recueillies font état de symptômes d’ataxie, avec troubles de démarche, notamment visible au niveau du train postérieur. Les agneaux éprouvent de grandes difficultés à se lever, avec parésie pouvant aller jusqu’à la paralysie des membres postérieurs. Les membres antérieurs peuvent, parfois, être aussi touchés dans les cas les plus graves. Certains animaux malades sont même incapables de se maintenir en position sterno-abdominale et restent couchés en décubitus latéral. Les éleveurs ont décrit également des chutes des agneaux lors de la locomotion, avec des tentatives vaines de se relever (Figure 4). Après la chute, des mouvements de pédalage des pattes sont observés, ainsi que, quelques fois, des crises convulsives. En général, les agneaux atteints gardent leur appétit. Toutefois, les cas chroniques connaissent une altération de l’état général, avec cachexie.

Quant au volet thérapeutique, les ovins malades reçoivent très rarement des traitements. Toutefois, lorsque l’éleveur consulte un vétérinaire, les médicaments prescrits sont souvent des administrations parentérales d’antibiotiques (oxytétracycline), d’anti-inflammatoires (dexaméthazone) et de sélénium. Mais, de l’avis des éleveurs, ces traitements s’avèrent généralement infructueux.

Devenir des animaux malades

En dehors des mortalités dues aux traumatismes occasionnés lors des chutes ou à la dégradation de l’état général par défaut d’alimentation et d’abreuvement chez les sujets paralysés, le devenir des animaux dépend de la prévalence de la pathologie dans le troupeau. Ainsi, l’éleveur procède à la vente des animaux atteints lorsque cette prévalence est élevée, et ce, dans le souci de minimiser ses pertes. Il est à préciser, d’ailleurs, que les prix de vente des moutons malades sont dérisoires (50 à 150 DH/animal). La vente de ces animaux se déroulait principalement au souk hebdomadaire de la localité de Bakrit.

Analyses biochimiques

Concentrations sériques de créatine kinase (CK)

La moyenne globale obtenue pour l’activité enzymatique de la CK est de l’ordre de 34,9 UI/L, avec une valeur minimale de 21,8 UI/L obtenue dans le lot d’agneaux âgés de moins d’un mois, et un maximum de 50,7 UI/L relevé chez les béliers (Tableau 3). Ces valeurs sont considérées dans les normes rapportées par certains auteurs (Brugère-Picoux, 2002; Dubreuil et al., 2005), témoignant de l’inexistence d’atteinte musculaire pouvant être attribuée à une carence en sélénium, parfois impliquée dans des troubles de démarche chez les ovins au Maroc. Dans ce cadre, il y a lieu de signaler que les valeurs élevées de la CK doivent être interprétées avec précaution, car des stimulations ou des atteintes musculaires telles que celles observées lors de l’exercice physique, de l’agitation de l’animal lors de sa contention, de la mise-bas, ou suite à des injections intramusculaires, peuvent induire une augmentation modérée de l’activité de la CK pouvant atteindre 200 à 400 UI/l (Pierron, 2011).

Concentrations sériques de céruloplasmine

La moyenne générale des concentrations sériques en céruloplasmine obtenue lors de cette étude est de 175,2 mg/l, avec des valeurs minimales et maximales respectives de 44,0 et 342,3 mg/l. Cette moyenne générale - soit l’équivalent de 91,1 µg/100 ml en cuivre - se situe dans l’intervalle des valeurs physiologiques, rapportées par plusieurs auteurs (Lamand, 1987; El Hamdaoui, 1988; Puls, 1994).

Par ailleurs, le traitement des résultats par classes d’âge a montré des valeurs élevées chez les adultes comparés aux agneaux. Cette différence peut être attribuée aux besoins élevés en cuivre chez les jeunes (Weiner et Field, 1971). De plus, l’analyse des données a montré que les agneaux de moins d’un mois d’âge et les agneaux entre 2 et 3 mois peuvent être considérés en état de subcarence en cuivre, puisque leurs valeurs respectives sont de 78,5 µg/100 ml et 79,46 µg/100 ml, légèrement au dessus du seuil de carence admis, par plusieurs auteurs, qui est de 70,0 µg /100 ml. Cette période, s’étalant de la naissance au 3ème mois d’âge semble être, en effet, la plus prédisposée à l’ataxie enzootique, comme cela ressort des études de Sy Savane (1994), Maach et al. (2000) et Marx (2002).

La moyenne générale des cuprémies est de l’ordre de 72,36 µg/100 ml dans les élevages ayant eu le syndrome ataxique en 2017-2018. Lamand (1987) a trouvé que les cuprémies des ovins en France dans les conditions normales varient de 80 à 120 µg/100ml. Des résultats similaires ont été rapportés par Puls (1994). Ainsi, les valeurs trouvées dans ces élevages sont inférieures aux valeurs usuelles et restent dans l’intervalle de subcarence. A l’opposé, nous avons trouvé une cuprémie moyenne générale de 101,4 µg/100 ml dans les élevages affectés par le syndrome ataxique en 2016-2017 ; cette valeur étant située dans les limites physiologiques rapportées dans la littérature.

En résumé, l’étude épidémiologique a montré une prévalence relativement élevée du syndrome nerveux, d’expression ataxique, chez les agneaux âgés de 1 à 3 mois, et plus faibles chez les adultes. Ce trouble nerveux est plus fréquent en saison humide et entraine une incoordination motrice, surtout du train postérieur, évoluant en paralysie de ce dernier. Il s’en suit des traumatismes corporels et un dépérissement progressif de l’état général des animaux atteints, et leur mort aux stades ultimes.

Globalement, les résultats de l’activité sérique de la créatinine kinase n’ont pas montré de valeurs anormalement élevées pouvant être liées à des dystrophies musculaires. L’hypothèse de carence en sélénium est donc écartée dans cette situation.

Quant à la cuprémie moyenne des ovins, telle que déduite des valeurs de l’activité sérique de la céruloplasmine, elle se trouve à la limite de subcarence au niveau des élevages ayant connu le syndrome ataxique pendant l’année agricole 2017-2018, particulièrement chez les jeunes ; alors qu’elle est quasi normale chez les ovins issus des élevages ayant connu l’ataxie en 2016-2017. Dans ces derniers, des éleveurs avaient procédé à la réforme des animaux atteints, alors que d’autres ont procédé à traitements à base de cuivre, via leur vétérinaire encadrant, sur notre recommandation.

Il est donc plus que probable que le syndrome serait lié à une carence cuprique, au vu de son allure épidémiologique, ses manifestations cliniques et les paramètres biochimiques mesurés. La campagne agricole 2017-2018 a connu, relativement, plus de précipitations que sa précédente, et surtout une meilleure répartition mensuelle de ces dernières, avec un couvert végétal meilleur au niveau des parcours; ce qui n’aurait pas permis d’avoir des cuprémies en dessous du seuil de carence, avec comme corollaire, moins de cas cliniques d’ataxie enzootique. Il est à préciser que chez les agneaux carencés en cuivre, ce sont les lésions de dégénérescence du système nerveux central, avec démyélinisation des fibres nerveuses, qui prédominent et qui sont à l’origine de la parésie, puis de la paralysie du train postérieur (Sy Savane, 1994).

Enfin, il y a lieu de signaler, qu’à notre connaissance, la présente étude est pionnière au Maroc en matière d’évaluation de la cuprémie chez les petits ruminants, à travers la mesure de l’activité de la céruloplasmine. Elle permet donc de se substituer à la méthode classique de spectrophotométrie d’absorption atomique - méthode possible uniquement dans les grands laboratoires -, utilisée dans l’essai de prévention de l’ataxie enzootique, rapportée pour la première fois chez les ovins en automne 1992, dans une ferme située dans la région de S’houl, à environ 30 km de Rabat (Maach et al., 2000). Ces auteurs ont d’ailleurs conclu que, dans les contextes de carence en cuivre, des traitements préventifs sont possibles chez les brebis mères et les jeunes agneaux.

CONCLUSION

A l’issue de l’ensemble des investigations entreprises, il s’avère que le syndrome nerveux, d’allure enzootique, survenu chez les jeunes ovins dans la région de Timahdit est lié à une carence en cuivre. La forte dépendance des animaux, pour leur alimentation, des apports alimentaires des parcours, associée à une insuffisance de pluviométrie et une irrégularité des précipitations mensuelles durant la campagne agricole 2016-2017 en seraient l’origine.

En années et saisons sèches, les animaux doivent recevoir des compléments alimentaires. S’agissant particulièrement de la carence en cuivre, un compromis doit être trouvé entre la nécessité d’anticiper les effets de cette déficience sur la santé et les productions, d’une part, et le souci d’éviter les intoxications en cet oligo-élément, dont les ovins sont particulièrement sensibles. Dans les régions à risque, des analyses des sols et des fourrages, ainsi que l’évaluation directe ou indirecte des niveaux des cuprémies chez un échantillon de brebis mères, peuvent s’avérer nécessaires pour définir les apports nécessaires et assurer une oligo-prévention ou une oligo-thérapie adaptées.

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