Résumé

La prévalence trypanosomienne a été évaluée dans les cheptels du bassin cotonnier en zone soudanaise de Côte d’Ivoire. Les prélèvements de sang ont été effectués du 22 avril au 21 mai 2016, sur 582 bovins dont 374 mâles et 195 femelles, appartenant aux phénotypes Méré, Zébu et Ndama. Les espèces de trypanosomes ont été d’abord identifiées sur le terrain à partir de frottis sanguins, puis caractérisées au laboratoire au moyen de la PCR (Polymerase Chain Reaction). Les trois espèces diagnostiquées sont, dans l’ordre décroissant de leur taux de prévalence, Trypanosoma congolense groupe savane, Trypanosoma vivax et Trypanosoma brucei brucei. Le plus grand nombre de bovins infectés provient de Korhogo, suivi de M’Bengué, puis de Ferkessédougou. Le taux d’infection est plus faible et du même ordre à Katiola, Koumbala, Diawara et Niellé. Les Méré sont les plus infectés par rapport aux Zébu et aux Ndama. Ces derniers sont les plus faiblement infectés. Chez les Ndama, la trypanotolérance apparaît encore plus efficiente chez les animaux de moins de 8 ans. Les Méré montrent une forte parasitémie due à Trypanosoma congolense ou à Trypanosoma vivax, sans toutefois faire la maladie.


Mots clés : TAA, Prévalence, Zone soudanaise, Côte d’Ivoire

INTRODUCTION

Les Trypanosomoses Animales Africaines (TAA) sont des affections endémiques sur le continent (Carme et al., 1990 ; Gentilini, 1993). Elles sont provoquées par des protozoaires flagellés du genre Trypanosoma GRUBY 1843, transmis aux animaux par des insectes hématophages du genre Glossina WIEDEMANN 1830, appelés glossines ou mouches tsé-tsé (Itard, 1986). Les agents pathogènes responsables des plus importantes infections trypanosomiennes chez les bovins, mais aussi chez les ovins et les caprins, sont Trypanosoma congolense BRODEN 1904 (groupe savane), Trypanosoma vivax ZIEMANN 1905 et Trypanosoma brucei brucei PLIMMER et BRADFORD 1899 (Finelle, 1983 ; McClennan, 1983 ; Lefrançois et al., 1998 ; Solano et al., 1999 ; Bengaly et al., 2002a ; 2002b).

Sur le continent africain, les TAA sévissent essentiellement dans les zones humides ou subhumides représentant l’aire de répartition exclusive des glossines (Laveissière et al., 2000). Dans cette zone dont la superficie est estimée à 10 millions de km2, les affections trypanosomiennes constituent une contrainte majeure au développement de l’élevage. On y dénombre, en effet, près de 50 millions de bovins et environ 70 millions de petits ruminants continuellement exposés au risque trypanosomien (Mulumba et al., 2005 ; Geerts et Holmes, 1998). Les pertes directes et indirectes identifiées selon la caractérisation proposée par Swallow (1998), sont évaluées à 4,5 milliards de dollars US (Mortelmans, 1986 ; Affognon, 2007). En tout état de cause, les répercussions dues aux TAA ont des incidences graves sur le développement économique des Etats africains (Anonyme, 1980; Itard et al., 2003).

Les méthodes employées pour lutter contre les TAA reposent principalement sur trois approches : la lutte anti-vectorielle, le développement de bovins trypanotolérants et le traitement du bétail à l’aide de trypanocides. Sur le terrain, c’est le recours au traitement thérapeutique à l’aide des produits trypanocides qui est devenu la pratique usuelle (Touré, 1973 ; Trail et al., 1985 ; Ndoutamia et al., 1993 ; Kabamba et Malékani, 2017). Les trypanocides couramment utilisés en la matière, sont le chlorure d’isométamidium et l’acéturate de diminazène (Leach et Roberts, 1981; Koné, 1999 ; Sones, 2001 ; Godfrey, 2010 ; Kabamba et Malékani, 2017). Malheureusement, leur administration au bétail de manière abusive, souvent par des personnes non qualifiées, favorise généralement le développement de souches résistantes chez les agents pathogènes (Geerts et al., 2001 ; Delespaux et al, 2008 ; Talaki, 2008 ; Sow et al., 2013). En Afrique de l’Ouest, particulièrement, des cas de résistance au chlorure d’isométamidium ou à l’acéturate de diminazène, ont été mis en évidence chez T. vivax et chez T. congolense dans les zones cotonnières du Mali et de la Guinée (Talaki et al., 2006), ainsi que dans les fermes agropastorales du Burkina Faso (Clausen et al., 1992; McDermott et al., 2000; Diarra, 2001; Ouédraogo, 2002).

En Côte d’Ivoire, pour suivre la situation épidémiologique des TAA notamment en milieu paysan aux fins d’un meilleur encadrement, le Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole (LANADA) mène régulièrement des enquêtes dans les fermes agropastorales sur l’ensemble du territoire national. La présente étude s’inscrit dans ce cadre. Elle vise à évaluer la prévalence des trypanosomes pathogènes (T. vivax, T. congolense, T. brucei s.l.) dans les cheptels du bassin cotonnier en zone soudanaise de Côte d’Ivoire.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Zone d’étude

Présentation de la zone d’étude et identification des sites de prélèvements

Le bassin cotonnier de Côte d’Ivoire s’étend de la zone soudanaise au Nord, au secteur pré-forestier au Centre du pays. Cette zone, d’une superficie d’environ 103 000 km2, est comprise entre 7.224W et 3.800E longitude Ouest et entre 10.699N et 6.617S latitude Nord. Elle est formée par l’ensemble des territoires situés entre les fleuves Sassandra à l’Ouest et Comoé à l’Est. Du point de vue administratif, le bassin cotonnier fait frontière au Nord avec le Mali et le Burkina Faso. Au Sud, la zone est bordée par les départements de Vavoua, Zuénoula, Bouaflé, Kounahiri, Béoumi, Botro, Katiola et de Dabakala.

La zone soudanaise et le secteur pré-forestier sont les régions à vocation agropastorale en Côte d’Ivoire (Anonyme, 1980). Cependant, la zone soudanaise rassemble l’essentiel (85%) du cheptel national (Anonyme, 1980 ; Tanguy, 2008). Cette zone est en outre caractérisée par la présence de cultures (coton, riz, maïs, etc.) dont la production est tributaire de l’activité des bœufs de culture attelés. Enfin, la zone bénéficie d’une plus longue expérience dans la pratique de l’élevage dans cette région (Le Guen, 2004). Ainsi, les expérimentations se sont déroulées dans la région de savane au Nord de la Côte d’Ivoire, dont les principaux centres administratifs sont Tengrela, Niélé, Séguéla, Korhogo, Ferkessédougou, Boundiali, Mankono et Katiola (Figure 1).

Figure 1: Localisation et présentation de la zone d’étude

Climat, caractéristiques phytogéographiques et population

Le climat de la zone soudanaise de Côte d’Ivoire est caractérisé par deux saisons : une saison sèche de novembre à avril et une saison des pluies (de mai à octobre) avec un pic en août (Eldin, 1971). La saison sèche est marquée particulièrement par la présence intermittente de l'harmattan (vent frais et sec), entre les mois de décembre et février. Les moyennes annuelles des précipitations sont comprises entre 1200 mm et 2500 mm d’eau et les températures moyennes annuelles varient entre 30°C et 40°C, sauf en période d’harmattan en saison sèche, où la température peut descendre jusqu’à 15°C.

La végétation caractéristique appartient au domaine soudanais (Monnier, 1983). Elle est constituée de forêts claires et de quelques forêts-galeries, situées le long des cours d’eau (Adjanohoun, 1965; Guillaume et Adjanohoun, 1971). La forêt claire est subdivisée en deux strates : une arborescente et une herbacée. La strate herbacée, particulièrement, est surtout composée de graminées (Brou, 2005), mais aussi de géophytes. La végétation de la zone d’étude comporte enfin quelques essences protégées dont le karité. Toutefois, ce couvert végétal naturel est modifié par des cultures saisonnières dominées par les céréales et le coton, ainsi que par des vergers constitués notamment de manguiers et d’anacardiers.

Du point de vue hydrographique, la zone soudanaise s’étend dans le bassin versant du fleuve Bandama, qui forme avec la Comoé, le Sassandra et le Cavally, les principaux cours d’eau qui drainent le territoire ivoirien (Avenard et al., 1971). Cependant, dans la zone soudanaise, l’essentiel des ressources en eau est fourni par les petits barrages (Anonyme, 1992a ; 1992b ; Da Costa et al., 1998). La population autochtone est composée de Sénoufo, de Pallaka, de Tagouana, de Djimini (Marguerat, 1982), ainsi que des Mandés du Nord (Mahou, Koyara). On y rencontre également des allogènes Maliens, Nigériens et Burkinabés.

Méthodes et techniques

Les expérimentations se sont déroulées sur le terrain du 22 avril au 21 mai 2016. Des échantillons de sang ont été prélevés sur des bovins dont les derniers traitements trypanocides datent d’au moins trois mois. Le bétail exploité est composé de troupeaux sédentaires (bœufs de culture attelés ou BCA), bœufs des parcs d’unité de garde, ainsi que de bœufs en divagation. Les enquêtes ont été menées dans 17 localités (Korhogo, Sinématiali, Sirasso, M'bengué, Ferkessédougou, Koumbala, Diawara, Niellé, Boundiali, Simpurgo, Kouto, Tengrela, Dianra, Mankono, Kani ,Séguéla, Katiola). Dans chacune de ces localités, 20 animaux ont été prélevés. Le sang collecté a permis d’une part, d’identifier sur le terrain les espèces de trypanosomes sur frottis sanguin et, d’autre part, de caractériser ces espèces au laboratoire à l’aide de la technique PCR (Polymerase Chain Reaction). Pour cette dernière opération, des échantillons de sang ont été préalablement recueillis sur du papier Wattman n°1 et conditionnés dans des boîtes contenant du gel de silice. Puis, ils ont été transportés ainsi jusqu’au laboratoire.

Pour la détermination des infections sur le terrain, une grosse goutte de sang a été recueillie à l’aide d’une lancette, à la base de l’oreille de chaque animal après l’avoir maîtrisé. La goutte de sang est ensuite étalée sur une lame pour obtenir un frottis sanguin. Celui-ci est fixé au méthanol, puis coloré au Giemsa. Les lames constituées sont observées au microscope (grossissement x1000). Les données obtenues ont permis de déterminer les paramètres parasitologiques ordinairement exploités : les taux d’infection (ou de positivité) et de la prévalence.

Au laboratoire, les analyses PCR ont été réalisées selon la méthode déjà décrite par différents auteurs (Solano et al., 1999 ; Jamonneau et al. 2001), élaborée à partir du protocole initial de Masiga et al. (1992). L’ADN des trypanosomes a été extrait au Chelex-100 – Saponie 5%, à partir des échantillons de sang collectés sur du papier Wattman. Les espèces ou sous-espèces de trypanosomes pathogènes ont été caractérisées à travers l’utilisation de couples d’amorces spécifiques TBR1/2, TCS1/2 et TVW1/2 (Tableau I), respectivement de T. brucei brucei, T. congolense savane et de T. vivax (Moser et al., 1989 ; Majiwa et Otieno, 1990 ; Masiga et al., 1992).

Tableau I: Séquences des couples d’amorces selon les espèces de trypanosomes caractérisées par PCR

Espèces Couples d'amorces Séquences

T. brucei brucei TBR 1 CGA-ATG-AAT-ATT-AAA-CAA-TGC-GCA-G

2 AGA-ACC-ATT-TAT-TAG-CTT-TGT-TGC

T. congolense savane TCS 1 CGA-GCG-AGA-ACG-GGC-AC

2 GGG-ACA-AAC-AAA-TCC-CGC

T. vivax TVW 1 CTG-AGT-GCT-CCA-TGT-GCC-AC

2 CCA-CCA-GAA-CAC-CAA-CCT-GA

Les analyses statistiques ont porté sur la comparaison des moyennes à l’aide des tests t-student du logiciel STATISTICA version 7.1, ainsi que sur la détermination du coefficient de corrélation entre les taux de positivité et de prévalence trypanosomienne au seuil de 5% (Schwartz, 1963).

RÉSULTATS ET DISCUSSION

Effectifs de bovins parasités, espèces et sous-espèces de trypanosomes identifiées

Au total 582 bovins dont 374 mâles et 195 femelles, ont été prélevés. Ces animaux appartiennent à trois phénotypes d’effectifs différents : 476 bœufs de race Méré, 85 de race Zébus et 8 animaux de phénotype Ndama. Ils sont répartis en trois classes d’âge : 201 bovins âgés de 1 à 3 ans, 330 dont l’âge varie de 4 à 8 ans et 38 bœufs dont l’âge est supérieur ou égal à 8 ans. Il y a eu cependant 13 animaux prélevés à Sinématiali qui n’ont pas pu être classés en fonction de la race, du sexe et de leur âge respectif.

Sur la base des examens de frottis sanguins, 22 animaux, soit 3,78% de l’ensemble des bovins prélevés, ont été trouvés porteurs d’infection trypanosomienne. Les espèces ou complexe d’espèces de trypanosomes identifiées sont T. vivax, T. congolense et T. brucei s.l. Du point de vue des effectifs, ce sont 10 souches de T. congolense, 7 souches de T. vivax et 5 souches de T. brucei s.l. qui ont été dénombrées (Tableau II).

Localités Effectif des bovins prélevés Effectif des bovins parasités Espèces de trypanosomes Race Sexe Classe d'âge

T. congolense T. vivax T. brucei Méré Zébu Ndama Mâle Femelle 1 - 3 ans 4 - 8 ans > 8 ans

Korhogo 41 7 3 2 2 36 3 2 25 16 11 28 2

Sinématiali 13 0 0 0 0 ND ND ND ND ND ND ND ND

Sirasso 23 0 0 0 0 22 1 0 10 13 9 14 0

M'bengué 47 6 3 1 2 47 0 0 35 12 15 32 0

Ferkéssedougou 46 4 2 1 1 37 8 1 32 14 16 25 5

Koumbala 23 1 0 1 0 0 23 0 23 0 9 14 0

Diawara 23 1 0 1 0 23 0 0 10 13 9 13 1

Niellé/tiogo 23 1 1 0 0 0 23 0 8 15 11 8 4

Boundiali 46 0 0 0 0 23 23 0 26 20 18 26 2

Simpurgo 23 0 0 0 0 22 1 0 23 0 5 16 2

Kouto 69 0 0 0 0 69 0 0 44 25 27 35 7

Tengrela 12 0 0 0 0 12 0 0 11 1 7 5 0

Dianra 43 0 0 0 0 43 0 0 26 17 8 34 1

Mankono 48 0 0 0 0 46 0 2 48 0 6 33 9

Kani/kologo 23 0 0 0 0 23 0 0 5 18 11 10 2

Séguela 35 0 0 0 0 35 0 0 35 0 14 21 0

Katiola 44 2 1 1 0 38 3 3 13 31 25 16 3

Total 582 22 10 7 5 476 85 8 374 195 201 330 38

Tableau II: Effectifs des bovins infectés et les espèces de trypanosomes à l'examen des frottis sanguins

La caractérisation de ces espèces par les analyses biomoléculaires à l’aide de la PCR, ont permis préciser qu’il s’agit des espèces ou sous-epèces T. vivax, T. congolense groupe savane et T. b. brucei.

Prévalence des espèces de trypanosomes

Les 22 animaux parasités proviennent de 7 localités. Les plus grands nombres de bovins infectés de trypanosomes ont été enregistrés à Korhogo (17,07%), suivi de M’Bengué (12,77%), puis de Ferkéssedougou (8,70%). A Katiola, le taux de prévalence est évalué à 4,55%. Il est faible et du même ordre (4,35%) à Koumbala, Diawara et Niellé.

Pour l’ensemble des sites visités, la prévalence trypanosomienne globale est de 3,78%. La forme T. congolense groupe savane a la prévalence la plus élevée (1,72%). Elle est suivie en cela par T. vivax (1,20%). T. b. brucei a la prévalence la plus faible (0,86%). La comparaison des valeurs de la prévalence montre de différences significatives (P<0,05) entre les trois espèces, T. congolense groupe savane entant l’espèce la plus rencontrée.

Au niveau des localités, T. vivax se retrouve dans le plus grand nombre (6) de localités (Korhogo, M’bengué, Ferkessédougou, Diawara, Niélé/Tiogo, Katiola). T. congolense groupe savane a été identifié dans 5 sites : Korhogo, M’bengué, Ferkessédougou, Niélé/Tiogo et Katiola. T. b. brucei a été prélevé dans le plus faible nombre (3) de localités : Korhogo, M’Bengué et Ferkessédougou. Ainsi, les trois agents pathogènes T. vivax, T. congolense groupe savane et T. b. brucei sont présents à la fois dans ces trois localités.

Les espèces ou sous-espèces T. vivax, T. congolense groupe savane et T. b. brucei, sont des trypanosomes ordinairement rencontrés en zone soudanaise de Côte d’Ivoire (Acapovi-Yao et al., 2005 ; Djakaradja et al., 2014). Les taux élevés de leur fréquence auxquels ces espèces ou sous-espèces sont observées font de ces de trypanosomes les agents pathogènes responsables des plus importantes infections trypanosomiennes chez les bovins dans la région (Finelle, 1983 ; McClennan, 1983). Quoiqu’il en soit, les proportions dans lesquelles les trois espèces T. congolense, T. vivax et T. brucei ont été observées dans la zone d’étude reflètent l’ordre d’importance de leur nocivité vis-à-vis des bovins (Touré, 1977).

En Côte d’Ivoire, les trypanosomoses bovines sévissent préférentiellement dans la zone de Korhogo, Ferkéssedougou et Boundiali où les prévalences des espèces ou sous-espèces T. vivax, T. congolense groupe savane et T. b. brucei sont les plus élevées (Camus, 1979 ; Acapovi et al., 2016). En effet, dans les zones de savane à activités agropastorales où T. congolense groupe savane circule préférentiellement et provoque la plus sévère des trypanosomoses animales, l’espèce est généralement la plus fréquente par rapport à T. vivax et à T. b. brucei (Lefrançois et al., 1998 ; Solano et al., 1999 ; Bengaly et al., 2002a ; 2002b).

Dans les zones de transmission des trypanosomoses, les trois agents pathogènes T. vivax, T. congolense et T. brucei s.l. ont été couramment mis en évidence chez les glossines. Les vecteurs incriminés sont Glossina palpalis palpalis ROBINEAU-DESVOIDY 1830, Glossina palpalis gambiensis VANDERPLANCK 1949 et Glossina tachninoîdes WESTWOOD 1830 (Solano et al., 1995 ; Lefronçois et al., 1998 ; Jamonneau et al., 2003 ; Komono, 2009). G. p. gambiensis et de G. tachinoides qui sont reconnus comme des vecteurs des trypanosomoses animales, sont des insectes caractéristiques du secteur préforestier et de la zone soudanaise en Côte d’Ivoire (Laveissière, 1975; Laveissière et al., 1981 ; Clair et Lamarque, 1984). Dans les départements de Korhogo (sous-préfectures de Korhogo et de Mbengué) et de Ferkéssedougou, particulièrement, où la prévalence des trois espèces de trypanosomes pathogènes (T. vivax, T. congolense, T. brucei s.l.) enregistrée est la plus élevée par rapport à l’ensemble de la zone d’étude, le territoire est drainé par les cours d’eau du bassin versant du fleuve Bandama. Ces cours d’eau sont bordés tout le long par des galeries forestières (Avenard et al., 1971), reconnues comme des lieux de développement privilégiés des glossines (Challier et al., 1983; Nékpéni et al., 1989; Laveissière et al., 2000 ; Penchenier et Laveissière, 2000 ; De la Rocque et al., 2001). Dans la zone d’étude, les galeries forestières sont généralement préservées parce qu’elles ont une fonction culturelle (‘’forêts sacrées’’), notamment pour les populations autochtones. Ainsi, les taux de prévalence trypanosomienne notables enregistrés attestent certainement de l’existence d’une transmission continue des agents pathogènes des TAA dans la région.

Infection des bovins selon la race, l’âge et le sexe

Sur l’ensemble des sites de prélèvement, les animaux de phénotype Méré ont été les plus infectés avec un taux de prévalence évalué à 1,03%, suivi en cela par les bovins de race Zébu (0,17%). Les Ndama ont été les moins infectés (0,06%). Chez les bovins de race Méré, T. congolense savane est l’espèce la plus fréquente. Cette espèce est absente chez les Zébu et représente le seul agent pathogène qui infecte les Ndama (Figure 2).

Figure 2 :Taux d’infection des espèces de trypanosomes selon la race chez le bétail exploité

Pour l’ensemble des races, ce sont les animaux de la deuxième tranche d’âge (4–8 ans) qui sont les plus parasités (18,18%), suivis des plus jeunes dont l’âge varie entre 1 et 3 ans (12,12%). Les plus âgés (≥ 8 ans) sont les moins parasités (3,03%). De même, les mâles ont un taux de parasitémie (19,70%) plus élevé que celui des femelles (13,64%).

Au niveau de la race Méré, particulièrement, T. congolense savane parasite préférentiellement les jeunes animaux âgés de 1 à 3 ans. Il parasite les animaux de cette tranche d’âge avec, en faible proportion, T vivax. Les trois espèces de trypanosomes T. vivax, T. congolense et T brucei se retrouvent toutes chez les bovins Méré âgés de 4 à 8 ans, avec T. vivax comme espèce majoritaire. Pour les animaux dont l’âge est égal ou supérieur à 8 ans, T brucei est la seule espèce infectante (Figure 3A). Chez les bovins de race Ndama, la seule espèce T. congolense diagnostiquée parasite les animaux d’âge égal ou supérieur à 8 ans (Figure 3B). Enfin chez les Zébu, T. vivax et T. brucei qui les parasitent, infectent les animaux dont l’âge est compris entre 4 et 8 ans (Figure 3C).

La race Ndama constitue avec les races Baoulé et Lagune, les trois races locales de taurins qui composent le patrimoine génétique de Côte d’Ivoire (Yapi-Gnaoré et al., 1996 ; MINAGRA, 2002). Ce sont des animaux qui sont trypanotolérants, c’est-à-dire qu’ils ont la capacité de se développer dans une zone infestée de glossines et se caractérisent par une plus faible parasitémie par rapport aux races trypanosensibles (Murray et al., 1982; Murray et Dexter, 1988). En Afrique de l’Ouest, les bovins trypanotolérants sont tolérants à la fois à T. congolense et à T. vivax, avec de symptômes encore moins marqués cependant quand il s’agit d’infections à T. vivax (Murray et al., 1981; 1982; Mattioli et al., 1999). Toutefois dans la zone d’étude, la trypanotolérance chez les Ndama semble ne paraitre plus efficace contre T. congolense que lorsque les animaux ont de moins de 8 ans.

Les Zébu sont en voie de sédentarisation en Côte d’Ivoire. Ce sont des animaux d’introduction récente, issus des troupeaux transhumants en provenance des pays du sahel, notamment du Burkina Faso et du Mali. Ils ne sont pas trypanotolérents et apparaissent moins stables que les NDama et les Baoulé en zone soudanaise (Yapi-Gnaoré et al., 1996). Pourtant, leur faible taux de parasitémie pourrait laisser croire que les bovins Zébu sont bien adaptés aux conditions environnementales locales de la zone d’étude. La réalité est qu’en général, conscient de la trypanosensibilité de ces animaux, les paysans les traitent systématiquement avec les trypanocides (Sokouri et al., 2010). En effet, selon Murray et al. (1982), ce n’est que par ce moyen ou suite à une éradication du vecteur, que le bovin zébu trypanosensible ne peut être maintenu en élevage dans une région infestée de glossines.

Les Méré proviennent de métissages anarchiques pratiqués par les éleveurs, à partir de croisements entre les mâles Zébu et les femelles Baoulé. Ce métissage est en passe de devenir un phénotype symptomatique fixé dans la région Nord de la Côte d’Ivoire (Yapi-Gnaoré et al., 1996 ; Sokouri et al., 2007). Le fort taux d’infection noté chez les Méré peut être assimilé à ce qui a été observé chez les Diakoré résultant des croisements entre Zébu et Ndama. Chez ces taurins métis, la parasitémie est souvent élevée par vagues de 2 ou 3 jours, suivies de rémissions de plusieurs jours (Touré, 1977). Au moment de faire les prélèvements de sang sur le terrain, chaque animal exploité a été soumis à un diagnostic qui n’a révélé aucun des signes cliniques de la manifestation des TAA décrits par Touré (1977). Ainsi, la présente étude semble montrer que les Méré peuvent présenter une très forte parasitémie due à T. congolense ou à T. vivax, sans faire la maladie. Quoiqu’il en soit, à l’instar des Zébu, les Méré sont soumis à des traitements systématiques aux trypanocides en milieu paysan, pour permettre à ces animaux de résister contre les infections trypanosomiennes. Cela pourrait suggérer que les bovins Méré n’ont pas atteint le niveau de tolérance aux TAA recherché (Sokouri et al., 2009).

Figure 3 : Variations du taux d’infection des espèces de trypanosomes en fonction des classes d’âge chez les races bovines exploitées

C’est le lieu d’indiquer qu’en général dans la zone soudanaise de Côte d’Ivoire, tous les ans, les pays administrent au bétail selon un rythme saisonnier (saison des pluies, saison sèche), de l’acéturate de diminazène et du chlorure d’isométamidium pour lutter contre les TAA dans les cheptels. De ce point de vue, le bétail exploité a été traité trois mois plutôt. Ainsi, il est à craindre que les valeurs élevées de la prévalence trypanosomienne enregistrées chez les bovins au cours de la présente étude, ne soit liées à l’apparition de phénomènes de chimiorésistance, notamment de T. congolense et de T. vivax, vis-à-vis de l’acéturate de diminazène et du chlorure d’isométamidium dans le bassin cotonnier de Côte d’Ivoire.

CONCLUSION

Dans la zone d’étude, les trois espèces ou sous-espèces de trypanosomes responsables des plus importantes infections trypanosomiennes (T. congolense, T. vivax, T. brucei) y circulent. Les valeurs spécifiques de la prévalence enregistrées reflètent, pour chaque espèce, le niveau de son degré de pathogénie chez les bovins. Les caractéristiques phytogéographiques de la zone soudanaise et les pratiques culturelles des populations autochtones, offrent certainement des conditions favorables à une transmission continue de ces agents pathogènes dans la région.

Les bovins de race Ndama sont trypaotolérants contre T. congolense, T. vivax. Cependant, contre T. congolense, particulièrement, la trypanotolérance des Ndama semble plus efficiente lorsque les animaux ont moins de 8 ans. Quant aux bovins Méré, ils montrent une très forte parasitémie due à T. congolense ou à T. vivax, sans toutefois faire la maladie.

Ainsi, malgré l’usage réguliers des traitements trypanocides avec de l’acéturate de diminazène et du chlorure d’isométamidium, les bovins affichent des valeurs notables de la prévalence trypanosomienne. Ce résultat peut laisser croire que dans le bassin cotonnier de Côte d’Ivoire, les trypanosomes ont certainement développé des souches résistantes vis-à-vis des trypanocides utilisés.

RÉFÉRENCES

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