Résumé

Les paiements pour services environnementaux (PSE) représentent un outil d’incitation à la conservation des services environnementaux (SE) qui sont des bénéfices issus de la multifonctionnalité des écosystèmes naturels. L’adaptation des PSE et leur formalisation dans le contexte des pâturages collectifs seraient d’un intérêt capital pour les pays en voie de développement. Toutefois, cela dépend étroitement du contexte politique, économique et socioculturel en place et de son aptitude à intégrer les ajustements nécessaires. Le présent papier propose une réflexion autour des voies d’une formalisation d’un PSE adapté au contexte des pâturages collectifs au Maroc. L’intérêt des PSE est abordé, dans un premier temps, à la lumière d’une évaluation rapide de deux expériences marocaines d’incitation à la mise en défens des pâturages. Les principaux enseignements soulèvent des questions théoriques que nous avons tenté d’analyser en examinant le rôle de la rationalité économique, de l’organisation et des préférences des éleveurs concernés par ce type de pâturage dans la formulation de la décision de l’adhésion à de nouvelles règles de gestion en présence d’une incitation. Les expériences marocaines sont analysées sur la base des informations tirées d’une vingtaine d’entretiens semi-directifs réalisés auprès d’acteurs gouvernementaux et d’experts nationaux. Les résultats de nos analyses montrent un intérêt potentiel des PSE pour promouvoir la conservation des pâturages communs via une conditionnalité renforcée et socialement appropriée, et la nécessité d’une vision politique accompagnée par une redéfinition de la gouvernance et d’une échelle territoriale adaptée pour pérenniser la conservation.


Mots clés: Paiement pour services environnementaux, pâturages communs, conservation, adaptation, formalisation, mise en défens.