Variabilité de l'érosion hydrique dans le bassin du Hodna: cas du sous-bassin versant de l'oued elham
Résumé
Le bassin versant du Hodna d’une superficie de 26 000 km² est le cinquième grand bassin de l’Algérie, Il est situé à 150 km à vol d’oiseau au sud de la côte méditerranéenne (Golf de Bejaïa). La situation du bassin du Hodna entre deux séries de montagnes au nord et au sud, organise le bassin autour d’une cuvette fermée presque plate à 400 m d’altitude dite Chott El Hodna (1 150 km²). Cette cuvette reçoit les apports liquides et solides des 17 oueds du Hodna dont l’Oued El ham est le plus grand drainant un sous bassin d’une superficie de 5604 km². Le climat de ce dernier est typiquement semi-aride, caractérisé par des précipitations irrégulières et agressives. Sa précipitation moyenne annuelle est de l’ordre de 185 mm associée à une forte variabilité (coefficient de variation interannuelle Cv = 40% pendant 38 années hydrologiques 1968-2006). Les apports liquides et solides de l’oued El ham sont mesurés par une station hydrométrique (appelée Rocad Sud) placée à l’exutoire du bassin. Dans cette étude, nous utilisons 1293 enregistrements instantanés de débits liquides et concentrations des sédiments en suspension, ce nombre de données couvre une période de 20 années hydrologiques 1968-1989. Oued El ham, transporte annuellement en moyenne 94 Millions de m3 d’eau (avec CV =1.2) et 2.97 millions de tonnes de sédiments (avec Cv =1.0), soit une charge spécifique des sédiments de l’ordre de 530 T/km²/an. La comparaison des résultats obtenus à d’autres bassins algériens montre que l’érosion hydrique dans ce bassin est parmi les plus importantes en Algérie, avec une variabilité interannuelle de l’ordre de 100%. Les apports de l’oued El ham sont déversés dans le chott Hodna (1150 km²), durant la période de cette étude de 21 ans, l’apport solide de l’oued El ham a contribué à l’élévation de la cote terrain du chott de 20 cm en moyenne. Ce qui menace les villages situés dans cette zone (Chelal, Baneou, Maarif…). L’analyse des données à l’échelle saisonnière montre que la plus grande partie de l’érosion hydrique (soit 31.72%) est observée en automne. A l’échelle mensuelle la variabilité est de l’ordre de 80%, durant la période de l’étude plus de la moitié du transport solide est observée en trois mois septembre (18.40%), avril (17.81%) et juin (18.82%). En fait, les crues de début d’automne et de fin de printemps sont responsables de la grande partie de l’érosion.
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