Résumé

Dans le but de caractériser les dominantes pathologiques des caprins dans la province de Tetouan, un suivi clinique a porté sur 13 élevages caprins de décembre 1993 à mai 1994. En plus, une étude lésionnelle macroscopique et microscopique a été réalisée sur 400 carcasses de caprins au niveau de 2 abattoirs ruraux. La fréquence de mortalité moyenne dans les élevages suivis était de 22,4% et la mortalité a touché plus les chevreaux de moins d’un mois d’âge (82,5%). Les fréquences d’avortements variaient de 5,3% à 13.3% avec une fréquence moyenne de 7,2% et affectaient beaucoup plus les chèvres primipares (60%). Les diarrhées des chevreaux ont été notées dans 38% des élevages avec une fréquence moyenne de morbidité de 22,4% et elles étaient responsables de 45% des mortalités des chevreaux. La phtiriose a été observée dans 100% des élevages avec une fréquence moyenne de morbidité de 13%. Les abcès ganglionnaires (lymphadénite caséeuse) ont été observés dans 38% des élevages. Sur les carcasses examinées à l’abattage, les broncho-pneumonies vermineuses étaient les plus fréquentes (49%) suivies des kystes hydatiques pulmonaires et/ou hépatiques (9%), des hépato-cholangites (7%) et la cysticercose hépato-péritonéale (6%). D’autres lésions comme l’ictère, l’adénomatose et la lymphdénite caséeuse ont été relevées mais avec une fréquence moindre. Au total 160 poumons (80% des organes porteurs de lésions) et 30 foies (55%) ont été saisis totalement contre 41 poumons (20%) et 22 foies (45%) saisis partiellement. Ces résultats montrent l’importance des pertes économiques dues aux problèmes pathologiques que subit l’élevage caprin de la région de Tétouan en l’absence de toute intervention technique.